AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Yaena


La ligne verte, beaucoup connaissent l'histoire et ont vu le film. de toute façon pour le résumé il y a la quatrième de couverture. Alors je vais aller droit au but, bien entendu il y a une histoire, une intrigue, un peu de surnaturel et bien d'autres choses mais pour moi ce livre est surtout une prise de position et un cri du coeur.
Sans jamais prononcer les mots « peine de mort » et sans jamais argumenter Stephen KING nous offre un plaidoyer vibrant contre la peine de mort, condamnation à l'issue irréversible, évidemment , encore prononcée dans de nombreux pays y compris dans certains états des Etas Unis. Pas de pamphlet, de discours mais une histoire, un conte qui en dit bien plus que ce que les apparences pourraient laisser penser. Il bouscule la vision manichéenne du bien et du mal et soulève de nombreuses questions éthique.
Un meurtrier, un violeur,… un être humain qui commet l'innommable a-t-il encore droit à être traité avec dignité par ses pairs et à être considéré avec un minimum d'égards? Que dit de nous, de nos sociétés la façon dont nous traitons nos criminels ? Les geôliers sont-ils moralement condamnables de voir l'homme au-delà du monstre et d'éprouver parfois de la compassion voire de la sympathie pour certains d'entre eux?

Grâce à une galerie de personnages aussi variés que complexes Stephen KING suscite de nombreuses interrogations sur notre part de bien et de mal arrivant même à nous faire entrer en empathie avec certains condamnés. Certains gardiens sont d'ailleurs bien moins en odeur de sainteté auprès du lecteur que les criminels.
L'auteur bouscule les évidences, creuse au-delà des apparences et va chercher nos consciences.

Parmi ces personnages il y a évidemment John Caffey, comme le café sauf que ça s'écrit pas pareil qui vous vrille les entrailles et vous fend le coeur. Coupable parce que noir, coupable de trop d'innocence et de naïveté. Récipient de toute la souffrance du monde mais débordant d'amour et uniquement d'amour. On pleure sur John et sur l'injustice de son destin. On pleure sur une humanité capable de tuer sans sourcilier et de se repaître de ce spectacle au seul motif que les condamnés ne sont pas des hommes mais des monstres. Logique malsaine et incohérente mais couverte par la loi. Dans ce livre l'enfer le dispute au paradis. Témoin impuissant le lecteur voit défiler le plus pervers et le plus pure, le plus beau comme le plus laid. Impuissant il tourne les pages et sent la catastrophe arriver sans pouvoir s'en prémunir.

Ce livre est un de mes préférés de l'auteur parce que rien de tout cela n'a pu se produire et pourtant tout est vrai.


Commenter  J’apprécie          6156



Ont apprécié cette critique (60)voir plus




{* *}