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Critique de pyrouette


Quand Willa emménage à Vineland en 2016, dans la maison héritée de sa tante, elle est légèrement déprimée, avalant des anxiolitiques périmés pour tenir le coup. Son mari Iano a perdu son emploi, ratant encore une fois, comme depuis des décennies, la titularisation qui aurait assuré à la famille la sécurité de l'emploi, l'habitation et des revenus réguliers. Ils ont tous deux la cinquantaine et espéraient pouvoir se fixer dans une région, dans une maison confortable. La mère de Willa est morte quelques semaines auparavant.

Leur chance est le nouvel emploi de Iano, dans une université, proche de cette maison. Avec eux, Tig, leur fille qui n'a ni emploi, ni les moyens de se loger et Nick le père de Iano, diabétique, en insuffisance respiratoire, bref, en fin de vie et leur vieux chien Dixie.

Zeke, leur fils, les appelle de Boston pour les prévenir que sa compagne s'est suicidée, le laissant avec leur bébé de quelques mois. Zeke et le bébé viennent vivre à Vineland.

2016, l'année où Trump séduit une partie de la population américaine. Obama est toujours Président et a mis en place l'obamacare, qui sera bien utile à Nick.

Nick, grec venu aux Etats-Unis pour travailler, ne supporte pas l'idée, maintenant qu'il est âgé et malade, de dépendre des aides sociales. Il insulte à tout va, se mettant souvent en difficultés et Willa en fait les frais puisqu'elle s'occupe de lui.

Diamétralement opposés, Zeke et Tig ne s'entendent pas et ce depuis toujours. Zeke travaille dans l'investissement, il repart à Boston sans son bébé, Tig a vécu quelques années à Cuba. C'est grâce à elle que la famille va survivre en attendant des jours meilleurs. Elle vend, troque, échange, installe un potager, apprend à sa mère à se débrouiller avec pas grand chose. Elle trouve un poste de serveuse et se fait des amis rapidement.

Willa a bien du mal à renier ses rêves, son destin, et elle va devoir se remettre en question, vivre autrement, s'adapter aux difficultés actuelles de la société et de sa famille.

L'hiver s'installe dans cette région que Willa n'apprécie pas, il pleut et neige dans la maison et la famille doit vivre et dormir dans une seule pièce.

Willa va enquêter, à la recherche d'une preuve qu'une biologiste célèbre aurait habité dans cette maison ce qui pourrait débloquer une subvention pour la rénovation. Cette maison est tout ce qu'ils ont.

Dans une autre époque, en 1871, Thatcher emménage dans la maison de Vineland, avec son épouse, sa belle-mère et sa belle-soeur. Si la propriété appartient à la famille de son épouse, son salaire de professeur de sciences assure le confort et le train de vie de ces dames. La maison est dans un état de délabrement avancé. Pour échapper à cette ambiance pesante, que ce soit chez lui ou au travail avec son supérieur, il passe tout son temps libre avec sa voisine, Mary, biologiste, scientifique encore méconnue qui entretient une correspondance avec Darwin. La situation de Thatcher va se dégrader, ne répondant pas à la servilité attendue dans son travail, à la richesse dans son foyer. le meurtre de son ami journaliste va précipiter les choses.

Le personnage central de cette histoire est la maison. Insalubre, délabrée, vouée à la démolition, elle rend la vie de ses habitants compliquée. Elle a la particularité, depuis toujours, de voir ses plafonds s'effondrer, d'élargir ses fissures. Tout est de travers, les murs, les cheminées.

Il y a autre chose qui relie les deux histoires : les derniers mots d'un chapitre sont le titre du chapitre suivant.

Lire les romans de cette auteure me donne toujours un sentiment de bien être.

Pour retarder la fin, j'ai relu des passages, surtout les échanges entre Willa et sa fille Tig. Devoir transformer un destin qu'on croyait tracé, s'adapter encore et toujours et lâcher prise pour espérer vivre mieux. de sublimes portraits de femmes, une écriture incisive, drôle, sensible, ironique, j'ai adoré cette lecture.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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