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Critique de Pavlik


Le tome précédant concluait l'arc axé sur l'affrontement entre Negan et ses Sauveurs d'une part, et Rick menant les troupes de diverses communautés (Alexandria, la Colline et le Royaume) d'autre part. Si, d'un point de vue romanesque (après 22 tomes d'une qualité pratiquement toujours constante, même pour de la bd on a le droit d'employer le mot romanesque) je n'avais rien vue d'extraordinaire dans ce final, du point de vue des thèmes et réflexions sous-jaccentes, franchement, c'était un baobab tendu à tous les thésards de la bd en mal de sujets. En bref, Walking Dead, une bd qui ne prend pas ses lecteurs pour des cons.

Mais il faut pas non plus pousser mémé dans les orties, le romanesque, Kirkman s'y connait quand même un tout petit peu, sinon comment ferait-il pour nous tenir scotché par un pitch aussi mince que Kate Moss au régime ? En gros, l'apocalypse zombie a eu lieu, comment les survivants vont s'en sortir, sachant que le ou les causes de ladite apocalypse, apparemment on s'en cogne ? Alors, bien sur, il y a la fascination de contempler l'humain libérer de ses chaînes sociales (pardon, les règles du vivre ensemble) mais bon faut tout de même du talent pour maintenir le soufflé en l'air.

Ce 22ème tome ne fait pas exception à la règle : Kirkman choisit l'option "quelques années plus tard". Là je sens l'excitation du fan qui se demande "oui, et alors ?". Alors vous n'avez qu'à le lire, bande de curieux ! Sachez que les personnages principaux sont toujours là, que certains (Rick, pour ne pas le nommer), semblent avoir évolués, quant à leurs positions intérieures (le contre-coup du stress, les responsabilités ?), même si l'auteur ne glisse que de légers indices et, qu'enfin, l'oeuvre civilisatrice tant souhaitée a fait son chemin. Mais la menace de la barbarie gronde, sourde, depuis la prison qui retient Negan...

Et hop ! Nouveau délire "intellectualisant". Si la communauté administrée par Rick, sans aller jusqu'à parler de démocratie participative, est tout de même respectueuse, civilisée et bienveillante, chacun sait sur quel paradoxe elle est bâtie (voir ma critique du tome 21) et comment la décision de Rick de maintenir en vie son pire ennemie (genre, je ne vais pas agir comme toi et te donner raison) risque de lui coûter cher. Autrement dit, par principe, la "démocratie" (dont on peut admettre plusieurs définitions, représentant diverses nuances) tolère en son sein les forces anti-démocratiques (là encore, différents niveaux de tolérance en fonction des modèles), au risque de sa propre perte. Elle est donc une prise de risque, voir un pari sur les nobles instincts des survivants, alors que, paradoxalement, elle parait d'une redoutable efficacité pour se prémunir des morts-vivants (par le développement matérielle qu'elle procure, la spécialisation des compétences...)

En bref, bravo Mr Kirkman de maintenir notre intérêt intact après tout ce temps et ce à tous les niveaux. Nous voilà reparti pour quelques tomes de suspens et les possibilités, à ce stade, sont multiples...et c'est bien ça qui est excitant.

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