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Critique de BVIALLET


Avril 1945 : le Troisième Reich craque de toutes parts et va s'effondrer dans l'horreur, la pagaille et... le soulagement général. Revenu de Russie, le lieutenant Herbert Asch se retrouve non loin de son village, à la tête de ce qui reste de sa batterie. La Wehrmacht s'est repliée pour défendre le dernier carré de la mère patrie contre les Américains qui ont franchi le Rhin et avancent avec leurs blindés sans rencontrer de résistance notable. Alors que la plupart des hommes s'apprêtent à poser les armes, le colonel Hauk et son adjoint Greifer les lancent dans une dernière offensive aussi inutile que désespérée qui fera un grand nombre de morts allemands. Fidèle à lui-même, Asch n'aura de cesse de retrouver les deux nazis responsables du massacre de ses camarades et obtenir leurs têtes.
Ce troisième et dernier tome des aventures du brave soldat Asch est fort intéressant car il s'attaque à un période sensible de l'histoire de la guerre: les derniers sursauts de l'Allemagne avant l'occupation alliée. Kirst décrit le comportement du Volksturm, ces jeunes fanatisés enrôlés dans une sorte de milice (obligatoire jusqu'à 65 ans !) qui fut le dernier îlot d'une résistance absurde. Il ne nous cache rien des trafics et lâchetés en tous genres, pas plus qu'il ne nous épargne les procédés inquisitoriaux des services secrets américains chargés de la dénazification de l'Allemagne. le lecteur a droit à quelques interrogatoires de prisonniers de guerre allemands dignes de Kafka ou du Père Ubu. Bien entendu, tout comme en France au moment de la Libération, il n'y avait plus de collaboros, mais rien que des Résistants, en Allemagne, les traqueurs d'hitlériens ne trouvaient aucun nazi, mais rien que des opposants à un régime abhorré. Seul reproche : l'humour, corrosif et décapant du premier tome, un peu affadi dans le second, a complètement disparu du dernier. Sans doute cette atmosphère de fin du monde ne s'y prêtait-elle pas ? Devant un tel monceau de dégâts (humains et matériels), l'auteur n'avait plus le goût à rire. L'ultime phrase est révélatrice : « Bénissez-moi pour que je ne sombre pas dans le désespoir. » Kirst écrit cela en 1955, il ne peut pas deviner qu'en peu de temps, l'Allemagne, telle le Phénix, se relèverait de ses cendres de la magistrale manière que l'on sait.
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