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Critique de Spilett


Paris, 2018, Samuel Lenostre, jeune chercheur spécialisé dans la génétique reçoit le jour de son 23ième anniversaire une curieuse lettre. Cette missive en provenance d'un cabinet notarial vénitien lui enjoint de se rendre six jours plus tard en Italie pour recevoir un colis en dépôt depuis plusieurs centaines d'années. Plus étrange encore le courrier semble avoir été écrit par son père alors même que celui-ci a été "foudroyé" onze ans plus tôt.
Ce père, Joshua Lenostre, venait en 2007 de découvrir - avec l'aide de collègues chercheurs - le moyen de guérir le cancer et de révolutionner nos approvisionnements énergétiques (rien que ça). Sans déflorer le livre, Joshua a en réalité été dématérialisé en 2007 (avec ses précieux échantillons) pour réapparaître cinq cents ans plus tôt. La surprise passée, il va s'ingénier, en bon médecin qu'il est, à faire le bien autour de lui; adaptant à l'époque toutes ses connaissances du XXIème siècle, il va transmettre à sa descendance un patrimoine conséquent et laisser des indices à l'intention de son fils pour que celui-ci confonde le (ou les) malfrats qui ont tenté de s'emparer de ses découvertes avant sa "dématérialisation".

Bon, le scénario semble relativement complexe mais les auteurs s'en sortent bien, il est facile de suivre cette histoire rocambolesque à souhait. Nous sommes clairement sur une intrigue policière, saupoudrée d'un élément de science-fiction, le voyage dans le temps de l'un des personnages. La résolution de l'affaire - on s'en doute- se fera par la transmission d'indices venus du passé. Mais ne nous trompons pas, une histoire alambiquée n'est pas nécessairement une bonne histoire si l'ensemble n'est pas parfaitement maîtrisé (en particulier le voyage dans le temps et ses implications).

Des erreurs parsèment le livre ce qui occasionne une certaine gêne; par exemple page 39: "Les paysans commençaient à travailler la terre. Des charrues tractées par des chevaux laissaient de larges sillons derrière elles, des charrettes tirées par des mules cheminaient sur des pistes de boue,…"; ce passage concerne les premières impressions de Joshua après son parachutage au début De La Renaissance. Je suis gêné par l'utilisation de chevaux pour des travaux agricoles (vous allez me dire, là, il chipote, on devait certainement en trouver de temps en temps) bon, ok je vous le concède. Alors deuxième remarque, qu'un gars du XXIème siècle s'ébaubisse des sillons tracés par une charrue tractée par un cheval, sur ce coup là, je souris. Troisième point, des paysans travaillent la terre (celle-ci doit être meuble pour que le labour soit de qualité) et dans le même temps "des charrettes ... cheminaient sur des pistes de boue." ce qui me fait dire que la terre doit être encore bien lourde pour la charruer!!

Les personnages sont peu développés et certains noms font sourire: le policier Hugo Gottlieb (!) (désolé j'en ai fait un personnage de bande-dessinée), son collègue italien Carpacio (!!), la famille Tapenade (!!!),…

Des facilités scénaristiques émaillent le récit comme l'ouverture d'un coffre-fort.
Et pour finir, j'ai pris pour de l'humour certains passages comme celui où Joshua échappe à l'Inquisition après lecture du magazine "Ciel et Espace" (qu'il avait pris soin de placer dans sa mallette, ceci me rappelle Fernandel et son dictionnaire dans le film "François Ier" ). Enfin notre bon policier Hugo Gottlieb après s'être fait expliquer les bases de la génétique (niveau seconde) sort avec un bouquin qu'il aura vraisemblablement de la peine à lire: "ARN et régulation de l'expression des gênes".

Bon, j'arrête, vous allez penser que je n'ai pas apprécié ce livre alors que j'ai passé un moment de lecture agréable; pas de temps mort, une intrigue fluide, des informations scientifiques (ou historiques) agrémentent le texte… ne décourageons donc pas les bonnes volontés qui s'échinent à nous distraire.
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