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Critique de bsandrinwl101


La langue dans la cité de Jean-Marie Klinkenberg et son sous-titre au moins aussi important sinon plus que le titre - vivre et penser l'équité culturelle - est un ouvrage qui semble au premier abord un gros pavé dans lequel on se trouve brutalement submergé par toutes les notions qui entrent en jeu.
Mais c'est sans compter sur la force admirable de l'auteur de nous faire partager, ressentir et vivre le fruit de ses longues années de recherches et de réflexions sur La Langue. Car "la langue est typiquement l'un de ses objets que l'on croit connaître, tant il nous est familier, mais qu'en réalité on ne connaît point". Et on pourrait penser que cette affirmation est bien grandiloquente, mais, premièrement elle arrive en conclusion en non en postulat de départ - c'est dire que la démonstration se déroule sur les 280 pages précédentes - et deuxièmement surprise est de constater qu'on se trouve être absolument d'accord tant l'argumentation de Jean-Marie Klinkenberg est convaincante et force la réflexion.
Il met en effet en oeuvre toutes les ressources linguistiques, sociologiques, philosophiques, économiques pour dessiner une véritable étude anthropologique moderne de la langue et plus particulièrement du français. La langue et ses enjeux, la langue comme affaire politique ("la langue est pour le citoyen et non le citoyen pour la langue"), la mission de la francophonie, les mécanismes de la domination linguistique, maîtriser la langue ou se l'approprier ?, moderniser ! car le français survivra-t-il au XXIème siècle ?, l'importance de la diversité des langues et d'une politique (stratégie...) de plurilinguisme. Et pour finir "mais aussi pour commencer", un appel à un futur dans l'intérêt de tous avec l'identification des objectifs d'une politique de la langue, à commencer par : la communication et le débat entre TOUS les acteurs (utilisateurs, savants et intervenants sociaux, sociologues, scientifiques, analystes, politiciens, économistes, etc.) en dépassant les craintes de perte de pouvoir des uns et des autres.
Un gros pavé donc, mais un pavé dans la mare qui marquera les lecteurs.
Attention toutefois, cet ouvrage nécessite une grande concentration de lecture. L'écriture est claire et les réflexions très bien amenées, mais elles reposent sur de nombreuses notions sociologiques qu'il convient de mobiliser pour faire de cette lecture un moment d'enrichissement personnel pertinent. Sa lecture ne devrait pas être réservée à un public spécialiste, tant elle est intéressante et porteuse, mais elle s'avérera peut-être difficile pour le public non spécialiste.
Mon conseil au public non spécialiste : lisez ce livre, lentement, mais sûrement. Il en vaut la peine.
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