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Critique de BulleLivresque


Je suis très contente car cela fait plusieurs semaines que j'enchaine les très bonnes lectures, et ce livre vient s'ajouter à la liste. Comment vous dire… J'ai dévoré ce livre. En le commençant, je savais qu'il allait me plaire mais pas à ce point ! Disons que c'est un petit coup de coeur ! Petit car il y a un petit bémol, mais juste un petit promis 😉

Dans cette histoire romancée, nous suivons une jeune fille nommée Alayone. Sa mère vient de décéder et son père, tailleur de pierre, travaille dur à la construction d'une basilique. Même s'il reste présent pour sa fille, l'éducation de celle-ci revient à un homme d'église, l'évêque de Châlons (Geoffroy Soreau de Saint Géran) puis au Chanoine Richard. Ces deux hommes vont prendre une place importante dans la vie de la jeune fille puisqu'ils vont occuper à la fois le rôle de père, d'ami et de confident. Ils vont l'instruire tout en la protégeant du monde extérieur. En effet, en cette fin du XVème siècle, être une femme n'est pas chose aisée et l'ombre du Malleus Maleficarum plane sur elles. Ce livre, autorisé et soutenu par l'Eglise, facilite la condamnation des femmes pour hérésie et sorcellerie, bien que ces dernières soient innocentes.

J'ai beaucoup aimé les personnages de ce roman. Alayone est une jeune fille curieuse, qui a soif de connaissances. Elle adore se plonger dans la bibliothèque de l'évêque et découvrir de nouvelles sciences comme celles des plantes ou des pierres par exemple. Elle est intelligente, vive d'esprit mais aussi courageuse, intrépide et parfois impulsive. Malheureusement, malgré les efforts de l'évêque et du Chanoine, elle ne sera pas épargnée par la vie et devra faire face à de terribles événements qui lui feront prendre en maturité. A la fin du roman, nous sommes face à une Alayone de 18 ans, extrêmement mature, qui sait ce qu'elle veut et qui assume ses choix. Ce n'est plus cette petite fille innocente que nous découvrons au début du roman à l'âge de 8 ans…

Les hommes d'Eglise sont également bien représentés. J'ai apprécié le fait que l'auteure nous montre les tiraillements qui peuvent exister au sein du monde religieux. En effet, comme je vous l'ai dit précédemment, cette histoire romancée se passe dans un contexte spécifique : les femmes sont victimes du Malleus Maleficarum et peuvent injustement être associée à la sorcellerie. Bien que ce livre ait le soutien de l'église, il ne fait pas l'unanimité auprès des religieux. C'est le cas notamment de l'évêque et du Chanoine qui sont contre les idées que propage ce livre. Ils ne peuvent cependant rien faire pour lutter contre celui-ci et se retrouvent tirailler entre leurs convictions personnelles et l'obéissance liée à leur fonction.

J'ai adoré la plume de l'auteur qui peut être un peu déroutante de prime abord. En effet, elle a pris le parti d'utiliser quelques mots de l'époque. Rien d'incompréhensible cependant puisque nous avons des notes en bas de pages et que le récit est facile à suivre. Je m'y suis très vite habituée et j'ai rapidement eu l'impression de me retrouver au XVème siècle auprès d'Alayone et de ses amis. Cette façon d'écrire est un plus puisqu'elle nous immerge complètement dans le récit. Autre aspect positif : les différents points de vue présentés sous des formes narratives variées. Ici, Marie-Laure König a choisi de raconter cette histoire à travers des échanges de lettres, les prières d'Ayalone, le journal de l'évêque mais également à travers le point de vue d'un narrateur assez atypique mais important pour avancer dans l'histoire. Ces différentes formes narratives donnent du rythme au récit et apportent ce petit quelque chose en plus. Les pages défilent sans qu'on s'en rende compte.

Quel est ce petit bémol alors ? La romance ? Ça aurait pu mais non, pas cette fois-ci. Et pourtant, il y a bien de la romance dans ce livre. Et je dois reconnaître que je l'ai appréciée. C'est plutôt paradoxal puisque je n'arrête pas de répéter que la romance et moi ça fait deux. Alors je vous dois une petite explication. Dans ce roman, la romance est présente dans la seconde moitié du livre. Elle intervient sans prendre le pas sur l'intrigue principale. Elle arrive gentiment, et d'une façon assez originale. Elle suit la bienséance et s'ancre bien dans les moeurs de l'époque, même si le caractère d'Ayalone rend cette relation un peu plus audacieuse. Quel est donc ce petit bémol alors si ce n'est pas la romance ? Et bien tout simplement le fait que j'aurais aimé que le Malleus Maleficarum soit un peu plus mis en avant. Il est présent (il reste la trame de fond), mais j'aurais aimé en savoir davantage. Mais pour être honnête, je ne suis pas sûre d'être vraiment objective puisque je n'avais pas envie que ce livre se termine. D'ailleurs, si une suite est prévue, j'en serais ravie 🙂 (et ça apporterait peut-être des réponses sur le sort incertain de l'un des personnages 😉 ).

Bref, ce livre a été un petit coup de coeur et je vous recommande grandement sa lecture si vous vous intéressez à la sorcellerie au Moyen-Âge. L'auteure y traite de nombreux thèmes comme l'amitié, la connaissance, l'injustice, la place de la femme, la religion, l'amour ou encore le pardon. Ces thèmes sont bien pensés et bien présentés ce qui rend ce récit extrêmement réaliste et touchant. Un livre addictif à décou
vrir !
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