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Critique de Ecarlate


La corde fleurie est un excellent manga, en six volumes chez Delcourt. Au scénario nous retrouvons Kazuo Koïke, et aux traits Hideki Mori. Pour ceux qui ont déjà lu du Kazuo Koïke, et je pense surtout à Lone wolf and cube (baby cart), avec Goseki Kojima au dessin, vous savez à quoi vous attendre : l'autorité prime, l'honneur et la tradition doivent l'emporter dans une époque crépusculaire.
Avec la corde fleurie (kajô), vous ne serez pas déçus. Nous avons là des personnages intègres, à la moralité d'autant plus forte qu'ils ont commis ou voulu commettre, car bien souvent l'intention est pire que tout, des choses horribles. Les sentiments, masculins ou féminins, quand ils s'expriment, sont intenses, les héros ne font jamais dans la demi-mesure, le compromis et la honte, très peu pour eux. Comme ils sont les héros, ils triomphent de tout, mais ils triomphent par leur exemple même et en s'imposant de terribles sacrifices : ils sont les voies à suivre de temps anciens et révolus.
A me lire vous vous attendez peut-être à des archétypes en puissance, détrompez-vous, on va au-delà ! Koïke transcende les archétypes pour montrer la fragilité et les faiblesses humaines. La volonté qu'il faut à ses personnages pour suivre la bonne voie les rend parfois inhumains, tout comme les atrocités commises par les hommes à travers les âges et le monde.
Les dessins sont impeccables et on nous gâte de quelques scènes et décors somptueux, même si on en aurait aimé un peu plus. Et l'histoire me direz-vous ?
La corde fleurie s'inspire de la vie de Heizo Hasegawa, chef de la brigade de la lutte contre les voleurs et les incendiaires à Edo, une sorte de brigade mobile. Cet homme, gravement malade, va s'imposer des buts qui tueraient n'importe qui. Comme souvent dans les mangas, les épreuves elles-mêmes renforcent le personnage. Toutefois, celui-ci, on le sait, ne pourra pas tenir longtemps…
Sa rencontre avec un ancien lutteur de sumo, Hanataro Tamatsubaki, avec qui il va nouer cette fameuse corde va, dans tous les sens du terme, lui donner les forces nécessaires. On ne pourra faire plus symbolique quand Heizo, surnommé Oni-Heizo, sera promené sur le dos du sumo dans un tonneau, la forme des cercueils de l'époque.
Ce personnage d'Hanataro nous permet d'en apprendre plus sur son art de combat et renforce, pour un lecteur français, la sensation de dépaysement, tandis qu'avec Heizo on se documente sur la police et la justice de l'ère Edo. Montez sur le dojo et préparez-vous à lutter contre les ténèbres !
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