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Critique de gingertea
Ouvrez le livre de Marie Kondo et vous serez sous le charme. Enfin, voilà un livre qui saura vous parler de rangement sans vous décourager, bien au contraire !
La méthode KonMari consiste à s’interroger sur ce qui nous procure de la joie dans la possession d’un objet. Plutôt que l’utilité ou la fréquence d’utilisation, d𠆚utres critères sont privilégiés : le bonheur et le développement personnel. Il faut faire le vide : le surplus, l’inutile, tout doit partir dans un effort de rangement qui se fait en un temps record pour une réelle efficacité.
Voilà l’œuvre d’un gourou, diront certains. S’il est vrai que l’organisatrice d’intérieur a des airs de dictateur, ses injonctions ont sonné pour moi comme les paroles enchantées d’une bonne fée du logis. Ne vient-elle pas au secours de tous ceux qui se perdent dans le dédale de leurs affaires ? Bien que n𠆞xécutant jamais le travail de rangement à la place de ses clients, elle enseigne une méthode, qui, pour être appliquée, nécessite une grande autodiscipline. L’objectif n𠆞st pas de réaliser un nettoyage de printemps, mais bien de repenser entièrement son quotidien.
Il faut dire que l’obsession de Marie Kondo pour faire disparaître tout objet ne créant pas une étincelle de joie s𠆚pparente à une tyrannie du sac poubelle. du gaspillage, me direz-vous ? Au contraire, la véritable valeur d’un bien se trouve dans le cœur de son propriétaire, rétorque l𠆚uteure. le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres ? Encourageant à jeter ou donner les objets superflus, sa méthode semble s’opposer au consumérisme débridé de nos sociétés capitalistes où l�hat se voit sans cesse encouragé.
Allant à l𠆞ncontre de nos instincts de possession, d𠆚moncellement qui prennent leurs racines dans nos origines de chasseurs-cueilleurs, Marie Kondo refuse l’injonction de posséder, conserver, faire fructifier. Privilégiant la qualité à la quantité, sa méthode de rangement est l’occasion de repenser le rapport aux objets qui nous entourent. Pareille à l’héroïne de la Belle et la Bête, elle vit dans un monde où tout, des armoires aux cuillères, possède une âme. Je me retrouve dans ce trait de caractère et ne pense pas être la seule à avoir adressé la parole, en pensée du moins, aux objets qui m𠆞ntourent.
Le vide fait par la fée Marie dans les armoires laisse place à un bonheur simple, un sentiment d�équation avec son intérieur. Cette volonté de purification de son environnement est profondément ancrée dans le shintoïsme japonais. Notre environnement n𠆚-t-il pas une incidence directe sur notre humeur, notre productivité ? N𠆞st-il pas révélateur de notre état d𠆞sprit ?
Un seul bémol : le rangement des livres. J𠆚voue ne pas avoir trop apprécié cette partie. C𠆞st que la méthode proposée par l𠆚uteure omet les sensibilités propres à chacun. Pour ma part, il est hors de question de me séparer de mes livres, même s’ils s𠆚moncellent chez moi et ne trouvent plus place dans ma bibliothèque. La future prof de français que je suis les voit comme des objets précieux. L𠆚rgument de Marie Kondo selon lequel un livre pas encore lu serait bon pour la poubelle équivaut à un véritable coup de poignard pour un enseignant, lequel, tout au long de sa carrière, découvre ou redécouvre des œuvres. Si sont exemptés les « professions particulières, comme expert ou écrivain », aucun choix n𠆞st laissé aux autres catégories de lecteurs. Amateurs de livres, cachez vos trésors !
L’utilité du livre se voit réfutée. S’il est déjà lu, il est bon à jeter car objet éphémère, à usage unique et jetable. L𠆚uteure ne comprend manifestement pas l’âme et la magie de l’objet-livre. Pourtant, posé sur une étagère, le livre ne dort pas, mais nous appelle ou nous berce par sa présence magique. Puis, faut-il encore débattre de l’utilité de l𠆚rt et de la culture ? Comme le rappelle Nuccio Ordine, il n’y a rien de plus beau que « l’inutilité de l’inutile ».
Peu de place est faite à la nostalgie, voire au sentimentalisme lié aux objets. Si certains clients sont autorisés à conserver quelques reliques du passé, gare à ceux qui donneraient trop d’importance à leurs souvenirs ! Ce système de rangement vire selon moi à une épuration extrême d’objets qui font pourtant l’âme du foyer : les souvenirs constituent non seulement des repères précieux pour leur propriétaire mais aussi des maillons de transmission entre les générations.
Jeter n𠆞st cependant pas pour Marie Kondo un acte gratuit, il s𠆚git d’un moyen d’évaluer la valeur des objets. Ce n𠆞st qu’une fois l’objet disparu dans la benne à ordure que son propriétaire serait capable de ressentir (ou pas) le vide laissé par son absence. Si le manque se fait trop sentir, l𠆚uteure conseille d�heter à nouveau l’objet en magasin. C𠆞st là qu𠆞lle semble se contredire, incitant au gaspillage et au consumérisme qu𠆞lle prétend par ailleurs combattre. En réalité, il s'agit d'amener le client à mieux penser ses futures acquisitions.
Si on peut critiquer la méthode de rangement de la fée Marie, il faut se souvenir des difficultés que celle-ci a rencontrées pendant de longues années avant de trouver une façon de ranger qui lui convienne parfaitement. Passionnée par le rangement depuis le CP, elle a appris en faisant des erreurs. C𠆞st pourquoi ses clients ont droit à des explications poussées sur les raisons pour lesquelles, selon son humble avis, telle méthode vaut mieux qu’une autre. Cette expérience qui lui est propre ainsi que ses états d’âmes la rendent humaine et font d𠆞lle, à mes yeux, une grande sœur prodiguant de précieux conseils.
La méthode KonMari, je l𠆚i adoptée. À commencer par le rangement des chaussettes, que je ne roule plus en boule mais plie selon la méthode de pliage enseignée par l𠆚uteure. Un vêtement mal plié perd sa forme, au littéral comme au figuré, puisqu’il ne se repose pas, d’où le pliage à la verticale. Il s𠆚git d’une tâche facile à exécuter et qui constitue une bonne première étape. Si, comme moi, vous avez du mal à visualiser les descriptions détaillées du pliage de vêtements ou de toute autre méthode de rangement, nul besoin de la version illustrée de ce livre : vous pouvez facilement trouver des tutoriels sur internet, notamment sur la chaîne Youtube de Marie Kondo.
La méthode KonMari consiste à s’interroger sur ce qui nous procure de la joie dans la possession d’un objet. Plutôt que l’utilité ou la fréquence d’utilisation, d𠆚utres critères sont privilégiés : le bonheur et le développement personnel. Il faut faire le vide : le surplus, l’inutile, tout doit partir dans un effort de rangement qui se fait en un temps record pour une réelle efficacité.
Voilà l’œuvre d’un gourou, diront certains. S’il est vrai que l’organisatrice d’intérieur a des airs de dictateur, ses injonctions ont sonné pour moi comme les paroles enchantées d’une bonne fée du logis. Ne vient-elle pas au secours de tous ceux qui se perdent dans le dédale de leurs affaires ? Bien que n𠆞xécutant jamais le travail de rangement à la place de ses clients, elle enseigne une méthode, qui, pour être appliquée, nécessite une grande autodiscipline. L’objectif n𠆞st pas de réaliser un nettoyage de printemps, mais bien de repenser entièrement son quotidien.
Il faut dire que l’obsession de Marie Kondo pour faire disparaître tout objet ne créant pas une étincelle de joie s𠆚pparente à une tyrannie du sac poubelle. du gaspillage, me direz-vous ? Au contraire, la véritable valeur d’un bien se trouve dans le cœur de son propriétaire, rétorque l𠆚uteure. le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres ? Encourageant à jeter ou donner les objets superflus, sa méthode semble s’opposer au consumérisme débridé de nos sociétés capitalistes où l�hat se voit sans cesse encouragé.
Allant à l𠆞ncontre de nos instincts de possession, d𠆚moncellement qui prennent leurs racines dans nos origines de chasseurs-cueilleurs, Marie Kondo refuse l’injonction de posséder, conserver, faire fructifier. Privilégiant la qualité à la quantité, sa méthode de rangement est l’occasion de repenser le rapport aux objets qui nous entourent. Pareille à l’héroïne de la Belle et la Bête, elle vit dans un monde où tout, des armoires aux cuillères, possède une âme. Je me retrouve dans ce trait de caractère et ne pense pas être la seule à avoir adressé la parole, en pensée du moins, aux objets qui m𠆞ntourent.
Le vide fait par la fée Marie dans les armoires laisse place à un bonheur simple, un sentiment d�équation avec son intérieur. Cette volonté de purification de son environnement est profondément ancrée dans le shintoïsme japonais. Notre environnement n𠆚-t-il pas une incidence directe sur notre humeur, notre productivité ? N𠆞st-il pas révélateur de notre état d𠆞sprit ?
Un seul bémol : le rangement des livres. J𠆚voue ne pas avoir trop apprécié cette partie. C𠆞st que la méthode proposée par l𠆚uteure omet les sensibilités propres à chacun. Pour ma part, il est hors de question de me séparer de mes livres, même s’ils s𠆚moncellent chez moi et ne trouvent plus place dans ma bibliothèque. La future prof de français que je suis les voit comme des objets précieux. L𠆚rgument de Marie Kondo selon lequel un livre pas encore lu serait bon pour la poubelle équivaut à un véritable coup de poignard pour un enseignant, lequel, tout au long de sa carrière, découvre ou redécouvre des œuvres. Si sont exemptés les « professions particulières, comme expert ou écrivain », aucun choix n𠆞st laissé aux autres catégories de lecteurs. Amateurs de livres, cachez vos trésors !
L’utilité du livre se voit réfutée. S’il est déjà lu, il est bon à jeter car objet éphémère, à usage unique et jetable. L𠆚uteure ne comprend manifestement pas l’âme et la magie de l’objet-livre. Pourtant, posé sur une étagère, le livre ne dort pas, mais nous appelle ou nous berce par sa présence magique. Puis, faut-il encore débattre de l’utilité de l𠆚rt et de la culture ? Comme le rappelle Nuccio Ordine, il n’y a rien de plus beau que « l’inutilité de l’inutile ».
Peu de place est faite à la nostalgie, voire au sentimentalisme lié aux objets. Si certains clients sont autorisés à conserver quelques reliques du passé, gare à ceux qui donneraient trop d’importance à leurs souvenirs ! Ce système de rangement vire selon moi à une épuration extrême d’objets qui font pourtant l’âme du foyer : les souvenirs constituent non seulement des repères précieux pour leur propriétaire mais aussi des maillons de transmission entre les générations.
Jeter n𠆞st cependant pas pour Marie Kondo un acte gratuit, il s𠆚git d’un moyen d’évaluer la valeur des objets. Ce n𠆞st qu’une fois l’objet disparu dans la benne à ordure que son propriétaire serait capable de ressentir (ou pas) le vide laissé par son absence. Si le manque se fait trop sentir, l𠆚uteure conseille d�heter à nouveau l’objet en magasin. C𠆞st là qu𠆞lle semble se contredire, incitant au gaspillage et au consumérisme qu𠆞lle prétend par ailleurs combattre. En réalité, il s'agit d'amener le client à mieux penser ses futures acquisitions.
Si on peut critiquer la méthode de rangement de la fée Marie, il faut se souvenir des difficultés que celle-ci a rencontrées pendant de longues années avant de trouver une façon de ranger qui lui convienne parfaitement. Passionnée par le rangement depuis le CP, elle a appris en faisant des erreurs. C𠆞st pourquoi ses clients ont droit à des explications poussées sur les raisons pour lesquelles, selon son humble avis, telle méthode vaut mieux qu’une autre. Cette expérience qui lui est propre ainsi que ses états d’âmes la rendent humaine et font d𠆞lle, à mes yeux, une grande sœur prodiguant de précieux conseils.
La méthode KonMari, je l𠆚i adoptée. À commencer par le rangement des chaussettes, que je ne roule plus en boule mais plie selon la méthode de pliage enseignée par l𠆚uteure. Un vêtement mal plié perd sa forme, au littéral comme au figuré, puisqu’il ne se repose pas, d’où le pliage à la verticale. Il s𠆚git d’une tâche facile à exécuter et qui constitue une bonne première étape. Si, comme moi, vous avez du mal à visualiser les descriptions détaillées du pliage de vêtements ou de toute autre méthode de rangement, nul besoin de la version illustrée de ce livre : vous pouvez facilement trouver des tutoriels sur internet, notamment sur la chaîne Youtube de Marie Kondo.
