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Critique de Tachan


Il est l'heure de tirer le bilan sur cette oeuvre à part dans la production de Kotomi Aoki, une des reines du shojo lycéen on ne peut plus classique et donc pas toujours respectueux de ses héroïnes et avec de fortes tendances à déranger (cf son titre avec une romance entre frère et soeur...). Si le propos ici fera date, car c'est l'un des premiers dénonçant les violences faites aux femmes, édités chez nous, il y aurait à redire sur la réalisation de ce propos, surtout dans ce dernier tome.

Je suis en effet assez mal à l'aise quand il s'agit d'évoquer ce dernier tome. En effet, l'autrice a certes était au bout de son propos visant à dénoncer un type ayant agressé des femmes et à dénoncer les réactions virilistes de certains hommes qui ne réalisent pas combien ils sont alors à côté de la plaque, elle a aussi décrit avec un certain réalisme les conséquences d'une agression sur une jeune femme. En revanche, elle a mis bien trop de mélodrame pour ce faire et ce dernier tome est particulièrement maladroit en ce sens.

J'ai été très déçue de la manière dont tout se résout. J'ai trouvé cela beaucoup trop rocambolesque et maladroit, sans un brin de réaliste. L'idée que Gaku prenne tout en main pour s'en prendre au coupable et lui faire payer est ridicule. L'idée qu'Hiyori, meilleur ami de Niji, la victime, aime le coupable tout en sachant qu'il est coupable me reste fortement en travers de la gorge. Alors que Kotomi Aoki est juste dans sa description de ce que traverse Niji, elle tombe beaucoup trop dans la facilité du sensationnalisme en ce qui concerne les garçons. Je n'aime pas. Bien sûr, il a fallu qu'elle invente un passé de victime au coupable, comme si les violeurs étaient forcément tous des victimes... Et bien sûr, personne n'est puni au final. Je n'aime pas. J'ai la même frustration qu'avec En proie au silence. Décidément, il y a encore du boulot à faire au Japon pour défendre les droits des femmes.

Pour autant, je suis contente d'entendre l'héroïne dire qui rien ne justifie ce qu'elle a subi. J'ai été contente d'entendre Gaku prendre conscience de la bêtise et l'égoïsme de ses actes. Tout n'est donc pas à jeter. Nous avons également droit à une belle évolution de Niji qui veut reprendre sa vie en main et lutte au quotidien contre ses peurs pour avancer. C'est beau. Sa première fois toute en douceur et maladresse avec Gaku est très joliment manqué, avec émotion et bienveillance. J'ai également beaucoup aimé les voir quelques années plus tard avec leur enfant et entendre parler d'une école donnant des cours à ses jeunes élèves pour leur apprendre à se défendre et à ne laisser personne toucher leur corps. On est donc sur la bonne voie.

Même si Don't fake your smile n'est pas ma série préférée de l'autrice, j'ai plus vibré avec Lovely Love Lie, désolée, elle reste en revanche celle au message le plus fort, le plus important. L'autrice y a parfaitement écrit et développé son personnage de victime et elle a su dénoncer des comportements ordinaires qui posent vraiment problèmes. Elle montre aussi le chemin qu'il y a encore à faire dans notre société. Cependant, elle laisse trop au bord de la route ce pauvre Hiyori, l'homo du groupe, et je n'ai jamais ressenti le petit truc en plus pour le couple principal, il m'a toujours manqué quelque chose. C'est pour ça que même si c'est une oeuvre importante, elle n'est pas non plus un coup de coeur pour moi.

Bonus : J'ai adoré retrouver une dernière fois les Crude Play et Mush dans les ultimes pages. J'y ai ressenti bien plus d'émotion que dans les pages de Don't fake qui ont précédé...
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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