AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ASAI


Premier roman, je fais confiance à la collection Zulma, qui ne m'a jamais déçue. Et qui ne me décevra pas encore cette fois-ci !
Nous suivons deux narrateurs (ce n'est pas ce que j'appellerai un roman chorale, il me semble qu'il faudrait plusieurs voix, soit trois, ou quatre minimum…, mais là n'est pas le sujet).
Donc Mary la petite orpheline, extirpée de son orphelinat pour être non pas adoptée, mais juste replacée… et Ayoung, un vieux malais, qui fait figure de vieux sage et qui est notre observateur, qui a fait le tour comme on pourrait dire, face à Mary la novice, la naïve, mais celle qui a tout devant elle ou presque, donc celle qui commence tout juste le tour.
Ils se retrouvent par hasard au sein d'une petite communauté malaise, loin de la Malaisie touristique (un chapitre nous y emmènera cependant), et d'abord, ce qui est criant est que la communauté malaise n'existe pas : nous avons devant nous, et à plusieurs reprises, l'auteure le met en « scène » ou « en romance », non pas des malais à proprement parler, mais des chrétiens, et va savoir lesquels, des bouddhistes et des musulmans, et des malais (des indigènes), des indiens, des chinois et autres, mais il y a chinois et chinois, malais et malais… bref on a compris il s'agit d'une mosaîque, d'un méli-mélo religieux-culturel-ethnique-historique et du coup politique, social…linguistique aussi, mais aussi culinaire, pratico-pratique… , bref, l'auteure nous retourne dans tous les sens, surtout, nous occidentaux, un peu binaires, et elle vient nous ajouter un transgenre et la problématique de l'homosexualité dans cette Malaisie assez coincée entre un Islam, islamique, et une chrétienté, chrétienne, alors j'imagine, ce n'est pas écrit dans le livre, mais peut-être que l'échappatoire, pour rester zen, serait l'autre voie, le bouddhisme ? ou rien, aussi…
L'intérêt de ce livre réside dans la description d'une bourgade malaise, loin de la capitale Kuala Lumpur, dite KL, ce qui nous fait penser à LA, et loin des iles et autres sites de la Malaisie achetés par des pirates financiers, qui sous des couverts écologiques, préservation du patrimoine et culture et , achètent des pans entiers des terres, des maisons pour y accueillir des occidentaux à la recherche d'un exotisme luxueux.
L'intérêt de ce livre réside dans le personnage de Mary Anne, petite orpheline abandonnée dès ses premiers jours, mais qui ne cesse de rêver, d'abord à une mère qui serait belle comme une étoile. Qui ne cesse d'attendre de l'autre, l'autre qui lui apportera de l'amitié, de l'amour, une demande affective inconcevable pour reprendre une expression emblématique du bouquin.
Plein d'autres personnages sont intéressants, drôles, désopilants, attachants, beaucoup sont profonds, même si le roman ne prend pas le temps avec eux.
Et ce livre est étonnant, surprenant car il mêle une réalité et de l'onirisme, je ne raconterai pas l'histoire car je préfère que le lecteur découvre, soit surpris, mais le poisson et l'ange, les anges, donnent au roman une dimension un peu fantastique. Pour ma part, j'ai été dérangée, mais pas dans le bon sens du terme. J'ai trouvé ces chapitres assez superficiels et artificiels. J'ai peut être loupé un sens métaphorique.
Néanmoins, une lecture prenante, curieuse.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}