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Critique de oiseaulire


Lors d'une visite à un Emmaüs du Tarn-et-Garonne (Lavilledieu du Temple pour être plus précise), je n'ai pu m'empêcher d'acheter ce gros livre "Thérèse mon amour : Sainte Thérèse d'Avila". 700 pages.
Bien sûr ce fut une sottise.
(Je m'en doutais...)
Au fur et à mesure que passent les années, j'ai de moins en moins de temps à consacrer à ce type d'ouvrage.
Je l'abandonne tout net à la page 104 après en avoir parcouru des extraits de loin en loin.
Certes Madame Kristeva est quelqu'un de brillant, et elle fait en sorte qu'on s'en rende compte : grande voltige avec pléthore de noms à travers les spiritualités et les philosophies, on en a le vertige. Dense tissu d'érudition qui embrasse si large qu'on ne peut qu'avoir le soupçon qu'il y a trop de raccourcis, d'amalgames (comme on dit aujourd'hui) et sans doute au final pas mal d'inexactitudes : ça virevolte, ça étincelle de partout, c'est assené avec un didactisme un peu "bas-bleu" (je détourne le sens de ce mot misogyne pour l'adapter à l'excès d'aparté à visée pédagogique dans un roman : pourquoi ne pas avoir choisi l'essai ?).

Après cette administration de la maëstria de l'auteure, on est entraîné dans le quotidien de sa narratrice, dans ses amourettes avec son éditeur (c'est bien commode quand on a un livre en gestation) et ses considérations pleines d'empathie pour ses patients (car elle est psychologue).

Puis on passe à Thérèse, que notre héroïne est justement en train de lire, les vapeurs de la Sainte mettant de la magie dans sa vie : ah ! que ça scintille là aussi ! Un souffle un brin hystérique (en matière de mysticisme, ça ne peut pas faire de mal ) emporte l'auteure, qui, même si elle se déclare agnostique, montre qu'elle n'est pas obtuse : on a une exquise sensibilité, on sait vibrer comme la corde d'un violon.

Très bien.

Pour finir, la psychanalyse... ah Lacan... Tout ce jargon est horriblement daté, on a envie de dire à Madame Kristeva que les patients ne sont pas là pour jouer aux devinettes, qu'ils sont souffrants et que la souffrance c'est sérieux (Je ne doute d'ailleurs pas que dans la vraie vie elle ne fasse son possible avec dévouement : je parle ici du livre).

Je ne sais ce que deviendra la psychanalyse dans les prochaines années, Kristeva elle-même admet qu'elle est en perte de vitesse et remplacée de plus en plus par les thérapies comportementales - hum décidément, je ne crois en rien, ni en la psychanalyse, ni en ces trucs à la mode : EDMR, fausse hypnose et tutti quanti -

En quoi crois-je ? Croâ croâ…

Que me pardonnent ici ceux qui ne partagent pas mon avis sur ces thérapies : erreur pour les uns, vérité pour les autres.

En acquérant ce livre de Julia Kristeva, je cherchai le bâton pour me faire battre : je me tournerai désormais vers des ouvrages peut-être plus austères, moins attractifs, mais plus sérieux.

Pour terminer, on ne peut nier un vrai talent d'écriture. Dommage de le noyer dans l'histrionisme.
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