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Critique de BillDOE


Kundera finit le manuscrit de « La plaisanterie » en décembre 1965. Après avoir été soumis à la censure pendant une année, l'auteur défendant bec et ongles l'intégrité de son ouvrage, celui-ci parait en 1967 pour la première fois et rencontre un vif succès. En 1968 il est traduit en français par Marcel Aymonin et parait juste après l'intrusion des chars soviétiques dans Prague, ce qui laissera penser à ses lecteurs qu'il s'agit d'une critique de l'appareil politique d'état. Mais l'auteur s'en défend et soutient qu'il a écrit « un roman et rien qu'un roman ». Des années plus tard, Kundera peu satisfait du lyrisme du traducteur et de ses métaphores pompeuses, reprend entièrement la traduction pour en livrer une version définitive fidèle à son propos, en 1985.
« Je fus stupéfait. Surtout à partir du deuxième quart, le traducteur (ah non, ce n'était pas François Kérel, qui, lui, s'est occupé de mes livres suivants !) n'a pas traduit le roman ; il l'a réécrit : »
L'histoire : Ludvik entretient une relation amoureuse avec Marketa. Ils sont étudiants et elle est partie faire un stage. Cet éloignement est l'objet d'un échange épistolaire au cours duquel elle se réjouit de l'expérience qu'elle vit alors que lui se morfond de la retrouver. Agacé et sur le ton de « La plaisanterie » : « Alors, j'achetai une carte postale et (pour la blesser, la choquer, la dérouter) j'écrivis : L'optimisme est l'opium du genre humain ! L'esprit sain pue la connerie. Vive Trotski ! Ludvik. » Ce qu'il ne sait pas encore c'est que cette blague va tomber dans les mains de censeurs qui aussitôt vont lui retirer sa carte de membre du parti communiste, le chasser de la faculté où il fait ses études pour l'envoyer en camp disciplinaire creuser une mine…
« La plaisanterie » est le premier roman de Milan Kundera. Il s'agit bien d'un roman d'amour, des jeux de l'amour et du hasard où la vie joue avec la destinée de ses personnages. Par trois fois elle leur joue un tour pendable : avec la carte postale, puis quand Ludvik se venge d'avoir été radié du parti communiste par Pavel en séduisant son épouse, Helena, ce qu'il ne sait pas c'est que le couple est au bord du divorce, et enfin lorsque Helena tente de se suicider par dépit amoureux, Ludvik la fuyant, mais elle avale un tube de laxatifs pensant que c'était des analgésiques. C'est une façon de montrer le ridicule de certaines situations ou actions tragiques et les conséquences tragiques de certaines plaisanteries.
Traduction de Marcel Aymonin, révisé par Claude Courtot et l'auteur.
Editions Gallimard, Folio, 455 pages.
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