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Critique de andman


Avec l'année nouvelle viennent les bonnes résolutions !
Deux ans sur Babelio et pas la moindre critique à mon compteur d'auteurs tels Michel del Castillo, Romain Gary, Milan Kundera, Vladimir Nabokov que je lisais avec délectation dans les années 80.
L'année 2015 sera en partie consacrée aux relectures : il me semble important de présenter aux plus jeunes des romans intemporels un peu tombés dans l'oubli, victimes en quelque sorte de la course à la nouveauté.

“La valse aux adieux”, dont l'écriture remonte au début des années septante, est le dernier roman écrit par Milan Kundera sur le sol tchécoslovaque. Quelques années plus tard, en 1975, il quittera “un pays qui ne veut plus de lui” pour s'installer en France.
Depuis la fin du Printemps de Prague, l'écrivain n'a de cesse de dénoncer le néo-stalinisme ambiant. “La valse aux adieux” ne déroge pas à la règle : la chape de plomb qui s'est abattue sur le pays durant l'été 1968 est présente en filigrane tout au long de l'intrigue.

L'espace temps de ce roman n'excède pas cinq jours et se déroule au sein d'un havre de paix, en l'occurrence une ville d'eau au charme désuet. De par l'enchevêtrement des relations entre les huit personnages principaux, les premiers chapitres donnent l'impression trompeuse d'une comédie de boulevard saupoudrée de marivaudage.

Dans cette station thermale où l'essentiel des curistes se compose de femmes en recherche de fécondité, ne voilà-t-il pas que la plus jolie des infirmières, Ruzena, est enceinte. Elle n'en est pas certaine mais se persuade que le géniteur est un trompettiste de renom, Klima, avec lequel elle a passé la nuit qui suivait le concert donné dans la petite ville quelques semaines auparavant.
Ruzena se garde bien d'annoncer à son petit copain Frantisek, le mécanicien, ce début de grossesse et choisit au contraire d'appeler au téléphone le trompettiste pour lui annoncer l'heureux événement.
La réaction catastrophée du musicien est le point de départ d'un drame ahurissant qui surviendra quatre jours plus tard. Personne, pas même la police, ne comprendra vraiment de quoi il en retourne.
Seul le lecteur, guidé d'une main de maître par un auteur retors au possible, sera au courant des tenants et aboutissants d'une tragédie dans laquelle le hasard et la malchance se taillent une place de choix.

Milan Kundera ne s'embarrasse pas de complaisance avec ses personnages et met l'accent sur les aspects les moins agréables de leur personnalité. S'il est une constance qui se dégage de ses différents romans, c'est bien sa défiance des relations par trop fraternelles. L'incommensurable légèreté de l'être humain empêchera toujours l'illustre écrivain d'accorder une confiance aveugle à son prochain.

Laissez-vous entraîner dans cette valse endiablée à cinq temps, il est important de commencer 2015 du bon pied !

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