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Critique de Hugo


Pour être sincère j'ai eu du mal à me plonger dans ce roman, qui me semblait trop terre à terre, d'une vérité dérangeante de cynisme, l'espoir corrompue par cette légèreté de l'être qui devrait être tout bêtement, mais trop chargée d'une histoire sans espoir, ou la recherche du bonheur est la négation de la merde qui nous entoure, bernée par notre individualité, manipulée par notre inconscience, nous vivons chacun notre vie avec un bandeau devant les yeux…

Je n'ai pas cette capacité intellectuelle de disséquer de manière quantique les idées de l'auteur, pourtant j'ai compris bien des choses, sans pour autant être capable de les expliquer, emprisonné malgré moi dans mes propres limites qui se nourrissent d'une vulgarisation assumée …Je n'ai pas cette prétention de… je suis là avec mes réflexions, auxquelles j'essaie d'apporter des réponses, en quête permanente de sens alors qu'il serait plus judicieux de se leurrer, de suivre le troupeau, le poing levé, persuadé de détenir la vérité de ce qui est bandant ou ne l'est pas…

Non j'ai toujours été un lâche, spectateur du monde qui m'entoure, à toujours me poser un tas de questions à la con dont personne ne m'apportera vraiment la réponse…

Alors moi je moi je moi je…

Il y a un deux ans et ce n'est plus un secret, d'ailleurs cela n'a jamais été un tabou pour moi, je me suis réveillé un matin en me disant :

« Tiens je vais être cocu »

Je ne me suis pas réveillé cocu, non j'avais juste deviné que je le serai très prochainement, il suffit d'une maladresse, d'un petit mensonge, j'aurais pu l'arrêter, mais de quel droit, elle ne m'appartient pas, elle devait faire ses propres choix, alors je ne me suis transformé en pleureuse dont le pathétique comportement fut à la mesure de ma brève déchéance, ou tout espoir d'un bonheur éphémère se mesurait à cet acte, et à lui seul, que toute ma vie ne reposait que sur mes rêves de princesse, acquis et non immuable, alors que mon moi était juste manipulé par l'illusion d'un amour égoïste, qui attendait une réciprocité sans individualité…

Mais nous ne sommes pas seuls, nous cohabitons selon une morale érigée par la bienpensante, doué d'une empathie qui se heurte à notre égoïsme, de cette légèreté insouciante ou nous serions le héros de notre histoire, mais il y a les autres qui gravitent autour de nous en vous chiant sur la gueule leur propre existence, essayant de vous convaincre que votre vérité n'est qu'une fiction dont ils peuvent vous libérer, il vous suffit de vous agenouiller devant la majorité sans vous soucier de votre minorité, esseulé, vous ne survivrez pas, soyez sage de penser selon le plus grand nombre, soyez Kitsch…

Quand j'ai su que ma nana se faisait amoureusement tripoté par un autre, mon égo et ma fierté ont crié à la salope, à l'infamie, à la trahison, faites chauffer les buches, ma souffrance se lovait d'une morale assénée depuis mon plus jeune âge, je souffrais d'une éducation, et d'une culture à la majorité absolue, me tripotant le nombril sur ma triste vie qui n'était devenue qu'un mensonge à la con…

Mais je n'étais pas satisfait de toutes ces larmes, de cette amertume, de cette haine viscérale qui vous fait honte, j'avais honte de moi, de ma fragilité, de mon égocentrisme, de m'être rangé si facilement du côté des poings levés, alors j'ai pris le recul nécessaire en quête d'un sens plus profond de l'acte en lui-même et de ma propre réaction, je voulais cheminer vers mes propres réponses…

Il m'a fallu un an pour me comprendre, pour comprendre que mon couple était dans une impasse, mais que notre complicité et notre attachement nous aveuglaient d'un bonheur sincère et bienveillant, mais il ne suffisait plus en tant qu'individu, le « nous » était heureux, mais le « moi » était endormi , anesthésié…Puis un jour ce « moi » en ras le cul de se cacher, il veut un peu d'autonomie, de candeur, de naïveté, le « moi » est égoïste par nature, il veut survivre, s'émanciper, alors il fait ce qu'il a faire avec toute son innocence, il n'a jamais eu pour vocation le « nous », il ne pense pas aux conséquences, à la morale, au bien ou au mal, il veut survivre dans sa vérité à lui et non dans le mensonges des autres, il n'a pas pour vocation de faire du mal, juste de se faire du bien, les conséquences sur le nous sont souvent incomprises et douloureuses, pourtant il s'en branle…

Nos réactions sont définies par nos sentiments, définies par notre vie, sans cesse à la recherche d'un bonheur infini qui n'existera pas, puisque défini en tant que bonheur, c'est qu'il ne sera jamais atteint, il est juste un but qui oriente notre vie de telle ou telle manière…
Je n'ai jamais condamné ma nana, je l'ai laissé cheminé seule, je n'ai jamais élevé la voix, insulté, je ne me suis jamais énervé non j'ai compris :

Ma nana n'a jamais remis en question notre « nous », elle est tombée amoureuse en tant que « moi », c'était sincère, beau, passionnelle, je lui ai laissé le choix de partir, à plusieurs reprises, moi je savais qu'elle me manquerait, que malgré cet acte égoïste et cruelle pour mon égo, je ne serai pas heureux sans elle, ce n'était pas une faiblesse ou un manque de courage, juste un acte d'amour sincère sans rien attendre en retour, elle avait été sincère sur ce qu'elle avait vécue de différent, parfois maladroite, je l'ai imaginé méprisante et indifférente, alors qu'elle était paumée, je restais le bonheur dont elle était pleinement satisfaite en tant que « nous » mais dont elle doutait en tant que « moi »… J'ai mis du temps à comprendre mais j'ai compris aussi douloureux que cela puisse être pour mon « moi » à moi…

Il n'y a pas de brouillon dans la vie, chacun de nos actes ont une conséquence, pas de retour en arrière, il faut être en capacité d'assumer, sans regret, il y toujours une bonne raison d'agir, avec des « si » qui nous feraient tourner en rond, nous pourrions corriger, manipuler notre individualité à l'infini, alors que notre instinct nous a donné son avis sincère la première fois pour trouver les réponses à notre propre bonheur, sans la corruption du « nous.

L'humain est complexe et son instinct de survie n'est pas compatible avec son individualité, notre « moi » est notre démon intérieur, nous faisant souffrir des tourments de la vie, car nous ne sommes pas seuls…

C'est ça pour moi l'insoutenable légèreté de l'être, ce terrible combat intérieur que nous menons chaque jour, entre deux entités incompatibles le « nous » et le « moi », à chacun d'essayer de comprendre l'incompréhensible, de donner un sens à ce qui n'en a pas, nous cheminons selon le « nous » alors que nous ne sommes que « moi… »

Et je ne suis que moi, plein de paradoxes et de négations, mais je veux aimer plus que détester, combattre ce démon qui me ronge en restant ce que je suis, cet homme ordinaire qui un jour ou l'autre finira dans l'oubli d'un passage éphémère sur le chemin de sa vie…

L'insoutenable légèreté de l'être sonne comme une souffrance dont nous ne pouvons échapper.

A plus les copains…
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