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Critique de mumuboc


Qui n'a pas entendu parler de ce roman..... Roman oui peut-être mais presque un essai, un pamphlet de l'auteur sur l'amour : celui de Tomas et Tereza, sur l'existence, vus sous différents angles : amoureux, politique, sociétal entre autres.

Parce qu'aimer c'est renoncer à la force. (p164)

Milan Kundera examine, on pourrait dire à la loupe, la relation entre Tomas et Tereza, vue par l'un ou l'autre, leur rencontre, leurs déchirements, la jalousie, l'exode etc... mais aussi à travers Sabina, la maîtresse de Tomas et Franz qui va partager sa vie après qu'elle ait quitté Tomas. Il étudie chaque point de vue, de chaque protagoniste, les dissèque dans les moindres détails. On passe d'une époque à l'autre, on revient en arrière pour mieux comprendre.

Le roman se divise en sept parties (la dernière "le sourire de Karénine" (leur chien) est particulièrement touchante). Parfois le passage d'une partie à l'autre est un peu difficile, il faut reprendre la chronologie, se remémorer les faits, les replacer dans le contexte. Certains faits ou personnages (comme le fils de Tomas qu'il a refusé de voir) apparaisse brutalement....

Des profils très différents : Tomas, homme à femmes mais qui ne peut vivre sans Tereza, qui s'accroche à lui comme à une bouée de survie, qui s'endort en ne le lâchant pas, jalouse nocturne des femmes que voit Tomas, qui sent l'odeur du sexe sur lui. Sabina, elle, est la femme libre, qui veut que sa vie soit légère, artiste elle ne s'attache pas. Franz lui a quitté femme et fille pour vivre avec Sabina et partira après leur rupture sur la frontière cambodgienne se confronter aux affres de la guerre et à la manipulation des images par les médias.

Crois-moi un seul livre interdit dans ton ancien pays signifie infiniment plus que les milliards de mots que crachent nos universités. (p151)

Mais bien au-delà de l'amour, Kundera examine l'attachement à son pays, l'invasion par l'étranger, l'exil et les renoncements nécessaires afin de donner à l'humain son équilibre, sa légèreté, son bonheur. Faut-il combattre, faut-il partir, faut-il accepter quand l'envahisseur impose sa dictature. 

L'écriture et le style m'ont plu mais c'est cela relève presque de la philosophie de la vie, des valeurs humaines, de l'attitude de l'humain face à des exactions, 

Est-on innocent parce qu'on ne sait pas ? un imbécile assis sur le trône est-il déchargé de toute responsabilité du seul fait que c'est un imbécile ? (p255)

le rapport à la religion, à la croyance et à ses incohérences.

La merde est un problème théologique plus ardu que le mal. Dieu a donné la liberté à l'homme et on peut donc admettre qu'il n'est pas responsable des crimes de l'humanité. Mais la responsabilité de la merde incombe entièrement à celui qui a créée l'homme, et à lui seul. (p352)

Véritable constat sur l'humanité, sur ses dérives, qui ne peut laisser indifférent, une lecture qui porte à réfléchir sur notre propre vie, sur notre propre attitude, qui m'a permis également de faire une introspection dans ma propre vie, sur les événements qui se répètent, sans que peu de chose change, malheureusement toujours d'actualité. C'est le genre de livre que l'on peut lire à n'importe quelle époque, on trouvera toujours à puiser.

Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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