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Critique de dvall


dvall
22 décembre 2021
Pour ma première incursion dans l'univers de Kundera, j'ai choisi ce roman au titre particulièrement évocateur qui permet d'imaginer la profondeur philosophique à laquelle l'auteur aspire, mais surtout le pessimisme de ses propos. Kundera explore dans ce récit les rapports amoureux et adultérins entre quatre personnages qui évoluent dans la Tchécoslovaquie au lendemain du Printemps de Prague prônant un « socialisme à visage humain », puis de l'invasion du pays par l'URSS qui souhaite maintenir son hégémonie politique et idéologique.

L'apparente superficialité des rapports humains mêlée à la terreur politique de cette période illustre parfaitement la dichotomie entre légèreté et pesanteur que Kundera n'a de cesse d'explorer dans ce roman, questionnant la philosophie de Parménide, puisant dans les références mythologiques, extrapolant de manière plus étonnante le concept du kitsch. La structure du roman alterne entre les personnages et les différentes périodes de leur vie, changeant à foison de focale et de ton. L'auteur parle à la première personne, prend le lecteur à témoin, évoque ses êtres imaginaires comme les personnages d'une pièce de théâtre ballotés par leurs sentiments et leur destin. Kundera est un habile marionnettiste et fin psychologue. Il aime flirter avec les états d'âmes et la métaphysique, explorer des pistes étonnantes sans jamais se perdre en élucubrations.

Plutôt que de l'empathie, c'est de la tristesse que j'ai ressentie à l'égard des personnages de cette tragédie d'une banale mais grandiose humanité. de la tristesse pour Tomas, le médecin volage qui estime que « ne pouvoir vivre qu'une vie, c'est comme ne pas vivre du tout ». Pour Tereza sa maîtresse, qui ancre l'existence de Tomas sur les fonds vaseux du quotidien tout en lui apportant une chose qu'il ne peut trouver ailleurs. Pour Sabina, l'artiste en quête de légèreté et d'élévation. Pour Franz son amant, homme droit, égaré dans son mariage, et dont les aspirations humanistes le mèneront jusqu'au Cambodge…

Même si « une fois ne compte pas », lisez ce livre au moins une fois. « Es muss sein ! ». Il le faut.
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