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Critique de Titania


Étrange et fascinante histoire avec une bande son éblouissante...

J'aime qu'un auteur me surprenne et c'est le cas pour ce roman musical dont le blues est le héros.

Il nous conte, avec des phrases comme des mélopées, sur le picking d'une guitare, l'histoire de deux musiciens blancs fascinés par les enregistrements anciens. Carter Wallace, un riche héritier bipolaire s'associe à Seth, un collectionneur de sons, pauvre et arrangeur hors pair. Ensemble ils fabriquent un faux blues à l'ancienne , et tout se passe comme s'ils avaient invoqué quelque chose de maléfique.

Une fascination mortelle comme une malédiction, qui brouille l'entendement, nous emmène dans un espace temps étrange , où le passé se mêle au présent . Les passions excessives des collectionneurs de disques confinent à la folie, coupent du réel, faussent le jugement et l'auteur réussit bien à rendre l'ambiance irréelle et onirique de cette obsession. La dimension fantastique du récit me fait penser aux délires esthétiques d'une fameuse série policière de David Lynch. Le bus de l’errance de Seth, rappelle celui, célèbre de Robert Johnson dans le blues du diable, celui qui doit sauver son âme .

Cette quête à la recherche d'un drôle de Graal, qui évolue et se dérobe sans cesse, nous emmène aux sources du son blues, dans des villages de cases du Mississippi. Dans les paroles des chansons, on a la souffrance , les amours perdues et la mort, toutes choses de la condition des pauvres hères, universelles et partageables . Le destin de Seth, misérable méprisé et rejeté, ressemble beaucoup à celui de Charlie, le musicien noir .

Au delà de la ségrégation, il y a une musique transmise de générations en générations par des musiciens blancs et noirs, leur histoire commune, un métissage artistique inéluctable, écouté par tous, une synthèse poétique qui fait un joli pied de nez à l'histoire.
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