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Critique de jamiK


Un tremblement de temps à lieu en 2001, tout le monde se retrouve de retour en 1991, pour recommencer ce qui a déjà été réalisé durant ces dix années, et tout va se passer exactement de la même façon, sans le moindre changement. Si, il y a un changement, Kurt Vonnegut Jr va réécrire son livre déjà écrit en faisant référence à celui écrit avant le replay, mais c'est tout…
Vonnegut est-il un écrivain de science-fiction ? pas vraiment, il n'invente jamais d'anticipation, il se sert des stéréotypes et des clichés de la science-fiction pour en faire autre chose, pour construire un jeu d'allégorie. On est plus proche du réalisme magique voire même du Théâtre de l'Absurde, comme une rencontre entre Philip K. Dick et Alfred Jarry ou de Philippe Delerm avec Douglas Adams.
C'est avant tout un roman autobiographique, une autobiographie schizophrène puisqu'intervient son alter ego, personnage de ses romans, écrivain lui aussi, Kilgore Trout. Parvenir a intégrer de la science-fiction fantastique dans une autobiographie, c'est là tout le sel du talent de Kurt Vonnegut Jr. Le récit est discontinu, une accumulation d'anecdotes loufoques sous forme d'aphorismes, de syllogismes de témoignages, de souvenirs, de contes… avec des personnages hauts en couleurs, le ton est sardonique, l'humour déjanté, c'est un ensemble de petites réflexions grinçantes sur la nature humaine, la création artistique, la culture américaine, la famille. Déjà dans Abattoir 5, son roman phare, il n'y avait pas vraiment d'aventure, le déroulé était déstructuré, et l'histoire était un prétexte pour une réflexion plus profonde, sur la guerre, la nature humaine, l'humour y était présent. Ici je retrouve cet esprit, dans un livre fait de petites notes additionnées qui constituent une sorte de testament littéraire de l'auteur.
Tout cela en arrive à être touchant, drôle, parfois même hilarant. J'aime particulièrement chez cet auteur sa manière d'aborder des sujets profonds, lourds avec une désinvolture et un détachement subtil, jouant du second ou troisième degré, voire plus. Et ce roman se savoure comme un vin millésimé, il faut l'observer, le humer, le déguster par petites gorgées et conserver le goût en bouche le plus longtemps possible et y débusquer les arôme cachés.
Un livre qui va rester encore un moment sur mon chevet pour pouvoir le ré-ouvrir de temps en temps.
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