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Critique de Ode


Ode
05 septembre 2012
Encore un trésor déniché par le bouche-à-oreille !

Lors de mon dernier congé maternité, après avoir fait durer le tome 13 de la saga "Le Chardon et le Tartan" de Diana Gabaldon, j'ai bien dû me rendre à l'évidence : mon stock de lectures-fleuves était à sec ! J'ai donc rappliqué ventre à terre (!) chez ma libraire préférée avec mon cahier des charges pour trouver le livre idéal en cette période (enfin, cela n'engage que moi), à savoir : 
1. Une prose accessible (pouvoir d'attention bien amputé par le manque de sommeil)
2. de l'originalité, de l'aventure et du romantisme (sensibilité au top)
3. Ne pas lésiner sur le nombre de pages (ce n'est pas le temps qui manque pour lire...)

Et là, avec un sourire entendu, elle m'a sorti "Le Goût du bonheur", de Marie Laberge, plébiscité par ses clientes : une saga historique et familiale en trois tomes qui commence vers 1930 à Québec et se poursuit sur 2 générations.
Bon, je dois vous avouer que pendant les 40 premières pages de "Gabrielle" je me suis demandé si c'était une bonne idée... Mais soudain, le récit a décollé, et moi avec !

Premier atout, et non des moindres, le texte est écrit en québécois, ce que j'ai trouvé très rafraîchissant. Quel plaisir de découvrir des expressions insolites et de deviner le sens de certains mots inusités en France. Savez-vous, par exemple, que le verbe "placoter" signifie bavarder ?
La reconstitution historique du Québec après la crise de 1929 est soignée et j'ai beaucoup appris sur ce pays que je connaissais finalement assez peu. Marie Laberge souligne sans complaisance le peu de libertés dont disposaient les femmes, entre le carcan religieux et les pleins pouvoirs accordés aux maris.
Mais la plus grande richesse de ce livre, ce sont ses personnages éperdument attachants et leur volonté de goûter au bonheur, même si cela dérange les conventions étriquées de la bonne société catholique francophone. Dans ce premier tome, on entre dans l'intimité du couple brillant formé par Gabrielle et Edward Miller. Gabrielle, qui a osé se marier par amour, mère attentive de 5 enfants et bientôt 6, toujours à l'écoute des plus faibles, nous charme par son courage et sa générosité. Difficile aussi de résister au charisme de Nic McNally, l'ami de la famille, toujours prêt à aider ses proches. Et parmi les enfants Miller, on remarque déjà la force de caractère d'Adélaïde, qui prend sous son aile le fragile petit Florent, le fils des domestiques de leur maison d'été...

Au fil de leurs aventures, certains trouveront que Marie Laberge force parfois le trait sur la tragédie ou les sentiments charitables. Mais insuffler des sentiments jusqu'à créer l'empathie avec le lecteur, n'est-ce pas là le propre d'une saga réussie ? Et celle-ci l'est à l'évidence, vu l'urgence ressentie à la fin de chaque tome pour se procurer le suivant.

Allez, trêve de placotage ! C'est une pépite, tout simplement.
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