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Critique de Nierika


Cher lecteur, je vous vois venir. Vous allez d'emblée être rebuté par le thème peu vendeur de Creil. Ami Isarien, je sais que vous vous demandez comment diable quelqu'un a-t-il pu écrire sur cette "8ème ville la plus pauvre de France".

Or Philippe Lacoche a brillamment relevé le défi. Pardonnez mon affiliation partisane, mais j'ai englouti d'une traite ces neuf nouvelles. Sidérantes, grotesques, cinglées, elles ont le mérite de toucher du doigt une réalité universelle, emmitouflée dans un écrin d'humour ou pour citer les mots de l'auteur : "derrière le rire grinçant, le cynisme, l'ironie, se cache une critique de la société ultralibérale et du monde impitoyable de l'entreprise. Ce sont des pochades marxistes, du burlesque rouge*".

"L'enlèvement d'Albert Jacquard" constitue le clou de ce spectacle vivant, mettant en scène Vincent et François, salariés martyrisés (et traumatisés), ronds comme des culs de bouteille qui fomentent un kidnapping, accoudés au bistrot Rue de la République.

"En voilà une idée qu'elle est bonne".
Pourtant, le recueil m'avait d'abord plongé dans la perplexité en débutant par trois nouvelles plus "grivoises" et en s'achevant sur des histoires de "mauvais rêves", dérangeantes - un poil trop.

Je reprocherai quand même à l'auteur de tourner en rond dans les mêmes lieux. Cette "belle ville de Creil", qu'illustrent les quelques clichés paisibles présents dans le recueil (presque par antithèse), et qui à la lecture de l'ouvrage n'a rien de beau aurait mérité une découverte plus poussée ; d'autres mondes fantasques attendent d'être, en quelque sorte sublimés ou relevés, par la plume, tendrement juste, de Philippe Lacoche.


* Interview de Philippe Lacoche, 20 Minutes, 06-12-2012
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