AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de valerie6344a17


« C'est une chance d'être obligés de travailler, autrement nous serions condamnés à vivre », disait l'écrivain québécois Albert Brie (Brie, 1978, p. 99). Et je crois que c'est exactement ce qui rebute (ou effraie?) notre homme, Sommer, directeur de la chaîne logistique d'une entreprise de biscuits et personnage central du roman L'homme qui aimait trop travailler, de l'auteur français Alexandre Lacroix. Tel un bon petit soldat tayloriste, Sommer n'en a que pour son boulot. Un faux choix (il rêvait de littérature, au grand dam de ses parents) qui semble l'avoir anesthésié de tout. As de la performance et de l'efficacité à tout cran, mais surtout individualiste à la puissance mille, Sommer occupe son temps à mépriser ses collègues, à entasser les chiffres pour épater Raymond et à éviter tout contact humain, préférant Excel et les courriels aux bras de Sandra. Antipathique? Difficile de s'enticher d'un homme qui fait tout avec froideur, détachement et un sens du devoir intraitable. Ce sentiment de malaise est amplifié par la langue du récit, précise et incisive, de même que par son rythme des plus rapides et sa conclusion, qu'on flairait dès le début. Je suis ressortie de cette lecture essoufflée et angoissée, mais pas tant bouleversée. C'est que les types comme Sommer me donne de l'urticaire. Et comme un bon bourreau de travail, ce récit m'a donné le tournis. Pas une lecture désagréable, en somme (cette leçon de vie me parle énormément). Mais remettrai-je ça avec Sommer, le vendeur de biscuits? Pas sûre.

Brie, A. (1978). le mot du silencieux. Montréal, Québec : Fides.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}