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Critique de Bookycooky


« …trois enfants, trois prénoms,trente-trois hectares, trente ans. »,
« Il dit , tu ressembles plus à rien. Il dit , tu pues, ça pue. Et il enfonce ».
«  Elle va avoir trente ans et sa vie est un saccage, elle le sait, elle est coincée , visée avec les trois enfants…. »,
Il , c'est l'animal, celui qui tourne autour d'elle et que malgré qu'il cogne et ses insultes, il faut qu'elle serve et laisse faire. Il , c'est le seul qui parle, le seul qui s'octroie le droit de parler et de la cogner. Elle, elle doit se taire par honte et convention sociale. Pourtant elle l'a su dès le début, quand il s'est déchaîné 15 jours après le mariage, elle s'est sauvée…elle n'aurait jamais dû revenir…..Nous sommes en 1967, dans un milieu rural, dans une ferme dans le Cantal, la région d'origine de l'écrivaine.Une de mes écrivaines françaises préférées , Lafon avec son dernier livre tape fort avec un sujet pourtant banal, la violence conjugale. Eh oui comme je me répète la forme est primordiale en littérature et le style de Lafon me plait à mourir. Avec une économie de mots tout est exprimé avec réflexions et émotions ou non émotions. En trois parties , cinq jours répartis sur trois années 1967, 1974, 2021, et trois narrateur en style indirecte, tout est dit en cent vingt pages. Aucune tendresse, amour encore moins, l'âpreté d'une liaison conjugale , d'une famille, des hommes, un frisson nous traverse tout le long de la lecture. On y entrevoie après mai 68, l'évolution de la femme au sein de la société et le triste compte rendu du déclin de l'activité agricole, qui signera aussi la fin d'une ère et d'un monde paysan attaché à sa terre qui disparaîtra à jamais . Quand à la source, les sources, l'oublie-t-on ? Les oublie-t-on ? C'est la dernière partie. J'aime beaucoup le style et les livres de Lafon, elle est vraiment unique avec ses sujets et ses personnages.
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