AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de isamiig


C'est un témoignage, poignant, que nous fait partager ici l'auteur Élisabeth Lafont. Un accident malheureux et elle se retrouve dans un fauteuil roulant, ne sachant pas si elle remarchera un jour.

Écrit tout en pudeur et en émotion, ce livre raconte la vie d'une petite fille, puis d'une adolescente et enfin une femme. Par touche de couleur, j'avance dans l'existence de cette femme heureuse jusqu'au jour où tout bascule, dans un escalier. À chaque marche qu'elle dévale, sa vie se déroule et commence alors le cauchemar.

À la lecture de cette histoire, qui n'est pas un conte de fées, je reste sans voix.
Je suis stupéfaite de voir qu'Élisabeth se retrouve seule face à sa douleur. Exit, la famille qui semblait pourtant bien présente dans sa jeunesse. Disparus, les amis avec qui elle riait, s'amusait, partageait des moments de bonheur avec les foulards noués, parfumés et les sacs attrapés à la volée…
Silence ! Adieu les couleurs, et bonjour le blanc comme les tenues des médecins, des infirmières. Blancs comme les murs de sa chambre d'hôpital, et blanc comme son visage parce qu'elle a mal, elle souffre, que personne n'y croit et ne la prend au sérieux.
Racontée comme une pièce de théâtre où le casting est mauvais, l
es acteurs jouent un rôle dont ils ont appris le texte sans en comprendre le sens. La vie qu'endure Élisabeth est très douloureuse et truffée d'absurdités, de non-dits, d'absence de dialogues et d'écoute.

L'image du corps médical en prend pour son grade jusqu'au jour où celui qui a le second rôle parce ce que le premier est décerné à Élisabeth, va recevoir le Molière de l'écoute. Enfin, il va la croire et faire en sorte qu'elle puisse remarcher. Terminés les mensonges et bienvenue la vérité à regarder en face. le chemin est long, laborieux, douloureux, avec de grands moments de doute. Mais, malgré les embûches et l'absence de ceux dont elle pensait être aimée, elle reste droite dans ses bottes, même si l'expression est à votre avis mal choisie, moi je l'emploie parce que jamais Élisabeth n'a renoncé et qu'elle continue sa route, quoiqu'il lui en coûte.

Il y a des absents… mais aussi ceux qui ont répondu « présent » sans être appelés. Ils étaient là tout simplement, au bon moment, surtout au bon moment, le jour où tout peut basculer. Et ceux qui ont tout lâché pour aider leur amie sans se préoccuper des moments passés avec elle, qui mordaient sur leur temps personnel.

Ce n'est pas un témoignage où vous sortez le mouchoir. C'est un témoignage d'espoir. L'auteur n'est pas tombé dans le piège du pathos. J'avais envie de crier et me battre. Combien de fois, ai-je dit, « Ils sont sourds ou quoi ? Vous ne voyez pas qu'elle a mal ? Vous ne comprenez pas ce qu'elle raconte ? »

Il y a des escaliers en bois, en béton, en marbre, en colimaçon. Il y en a de quelques marches et d'autres d'un nombre incalculable. Celui-là aura une rampe lisse que vous aimerez descendre assis à califourchon, et celui-ci en aura une râpeuse qui vous écorchera les doigts… Il faudra toujours le redescendre… en courant, en glissant, en riant, en pleurant, à cloche-pied, assis sur les fesses, à reculons… et si vous n'aviez pas choisi comment le redescendre ?

Lien : http://leslecturesdeminibull..
Commenter  J’apprécie          41



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}