Le Charretier de la Mort

Le conte « le charretier de la mort » relève du registre du merveilleux. le récit est assez sombre, à la limite du fantastique noir, il commence à la Saint-Sylvestre, dans la chambre d'une mourante. Une légende raconte que si un homme meurt au moment où sonnent les douze coups de minuit du changement d'année, le malheureux est condamné à conduire pendant toute une année la charrette de la mort. Il s'agit d'un conte sur la rédemption et le pardon, fortement imprégné de judéo-christianisme. Malgré la noirceur de l'atmosphère il y a un retournement inattendu qui permet un soupçon d'espoir. La peinture de la pauvreté ainsi que des ravages de l'alcoolisme et de la tuberculose dans la Suède du début du Xxème siècle est remarquable. L'écriture est délicate, les épisodes du conte s'enchaînent avec aisance, tenant le lecteur en haleine. La description de la charrette nous met particulièrement bien dans l'ambiance ! J'ai beaucoup aimé le côté poétique et fantastique, dommage qu'il y ait trop de connotations religieuses (en particulier dans les dialogues et certains monologues). Au-delà de la question de l'influence de notre vie terrestre sur notre avenir après la mort, on peut y voir tout un questionnement sur ce que l'on laisse de soi pour ceux qui restent : « Puisse mon âme arriver à maturité avant qu'elle soit moissonnée ! » est un beau souhait sans lien particulier avec une religion d'ailleurs ! Une lecture intéressante, mais un texte qui a quand même beaucoup vieilli.