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Critique de lesleoneries


Tout d'abord, un grand merci aux Editions Phébus et à Babelio pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la Masse Critique du mois de mai. Captivée par les Tsiganes depuis plusieurs années, c'est tout naturellement sur ce livre que mon choix s'est arrêté.

Posons le décor : nous sommes fin des années 40', au début de la République Socialiste de Yougoslavie gouvernée par le Maréchal Tito (je n'y connais rien en Histoire, mais ça pourrait être votre cas alors autant le signaler), dans la plaine du Prekmurje en Slovénie actuelle, et plus précisément à la frontière qu'elle forme avec la Croatie, la Hongrie et l'Autriche, dans le village (rom) de Lacki roma.

Au fil des pages, j'ai été emportée par la prose poétique de l'auteur. Thierry Clermont (du Figaro littéraire) parle de "lyrisme enchanteur" et il a bien raison. Une écriture multiple, qui passe en très peu de temps de la douceur à la brutalité.
Une lecture que j'ai savourée, la prolongeant au maximum pour retrouver ce décor chaque soir, le temps de quelques pages.
Une lecture émouvante, mais également déroutante (je rejoins ici l'avis de Dedanso).
J'ai été émue par la force du destin, par cette idée obsédante qui revient sans cesse qu'un Tsigane ne peut être heureux -Aucun chagrin ne vaut autant que la tristesse tsigane-, mais j'ai également été secouée par l'image de la femme. Alors oui, je sais qu'il faut prendre en compte l'époque à laquelle ce récit se déroule et le contexte culturel... mais cette image de la femme sorcière, provocante, infidèle, indigne de confiance m'a mis mal à l'aise, même si certains de ces actes s'avèrent finalement "punis" par le Destin.
Émue aussi par certains passages qui m'ont rappelés mon mémoire de fin d'études (je cherchais à savoir si les personnes qui assistent à des festivals de musique dite "manouche" entretenaient les mêmes stéréotypes à l'égard des roms que les personnes ne se rendant pas à ce genre de festivals) : "Il faudrait mettre à part les musicos et les laisser ici ! Tous les autres, il faudrait les enfermer dans un sac et les jeter à l'eau !" (page 173).

Émue encore par cette belle histoire d'amitié entre Halgato et Pisti, par le dévouement sans faille dont font preuve les Tsiganes envers les êtres qui leur sont chers, parfois envers et contre tout... par la force de l'Amour, par la force de l'optimisme et de l'espoir de certains des personnages. Par cette rage de vaincre sa destinée.

En très bref : des personnages à la psychologie extrêmement bien construite, une très belle manière de décrire les choses, que ce soit dans leur simplicité ou leur brutalité, un roman intéressant à recommander et un auteur à découvrir.

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