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Critique de Sharon


Mardi maudit est la suite de J'aime pas le lundi, et vous me connaissez suffisamment pour savoir que j'ai lu ce tome-ci avant le premier (la littérature se passe de logique). Je vous rassure : ce tome peut se lire indépendamment du premier.
Lucien est un anti-héros, qui passe sa semaine à fuir Fatou, pour ne pas s'entendre dire que leur histoire est finie. Passé maître dans l'art de l'esquive, il cherche du soutien auprès de son père (un échec), de son meilleur ami (pas mieux) puis de sa grand-mère, sobrement appelée Mamie (je ne sais pas pourquoi, cependant je pense que le fait qu'elle n'ait pas de prénom risque d'agacer quelqu'un – d'un autre côté, il est rare d'appeler sa grand-mère par son prénom).
Mamie a cependant une personnalité débordante de personnalité, là où sa fille et son gendre sont plus conformistes. Je ne connais pas leur métier, je sais seulement qu'ils passent leur temps « en réunion » et que le père, pour offrir des moments de qualité à son fils, passe son mercredi avec lui – encore un qui a bien potassé le guide du jeune père. J'ajoute que « passer des moments de qualité avec son enfant », c'est ce que serinaient certaines parents à leurs enfants quand j'étais moi-même une enfant (mais je suis passée à travers de ce mouvement, heureusement), et que je retrouve souvent ces termes dans les romans de littérature jeunesse actuelle.
Mais revenons à Mamie, entre deux digressions : elle a 69 ans et elle se remarie, au grand étonnement (pour ne pas dire plus) de sa fille, son gendre ayant la sagesse de reprendre du flan au soja. Elle aurait dix ans de plus que sa fille exigerait sûrement sa mise sous tutelle et la signature d'un contrat de mariage en bonne et due forme. Heureusement, Mamie n'est pas la duchesse d'Albe, et elle est libre de se marier comme bon lui semble, quitte à terminer sur la paille (si vous lisez le livre, vous comprendrez ce que je veux dire). Elle est libre aussi d'organiser un buffet hautement bio – et qui donne envie de courir à la première boulangerie venue pour acheter un pain au chocolat (enfin, moi, c'est ce que je ferai), libre de rassurer son petit-fils, de lui prodiguer une oreille attentive et un conseil avisé.
C'est sans doute la clé de ce roman : l'écoute. Lucien n'écoute pas Fatou, Lucien n'écoute pas Basile, son meilleur ami. Son père n'écoute pas Lucien, très fier de lui tenir un discours qui aurait pu être préparé de longue date. Seule mamie écoute et entend. Dans une société où l'on parle beaucoup, et parfois à tort et à travers, il est essentiel d'être entendu, aussi. Et ce n'est pas Fatou, médusée, qui dira le contraire.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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