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Critique de poupibook


Voici la fresque romanesque et, à sa manière, romantique de Marc Lambron sur la décennie des sixties avec son titre à la sonorité "sinatrienne". A travers une esquisse de triangle amoureux entre un jeune reporter français et deux soeurs américaines, qui seront les deux faces de la femme idéalisée et désirée du héros, l'auteur dresse un portrait indirect de la jeunesse de cette décennie, marquée par trois épisodes majeurs : l'Italie des studios Cinecitta avec l'oisivité et la débauche rappelant une dolce vita bien fellinienne, la communauté psychédélique gavée de LSD gravitant autour de la Factory new-yorkaise de l'icone du pop art, la moiteur et la fureur pleine de napalm de la guerre du Viet-Nam au sein d'un bataillon de GI's, assistant l'armée sud vietnamienne et ferraillant contre les viet-congs dans la zone démilitarisée. le lecteur peut y lire une allégorie de la perte de repère d'une jeunesse se croyant émancipée mais qui creuse sa propre déchéance, minée par le culte de l'apparence, de la célébrité, des drogues et du power flower se retrouvant au final totalement déboussolée entre le désir de liberté et la résignation de la soumission aux diktats belliqueux des gouvernants, en perte de repère, progressivement détruite de l'intérieur, étrangère à soi même et souffrant d'une indicible solitude, troublée dans sa perception du monde alentour, un peu comme le héros du roman ne sachant plus distinguer entre les deux soeurs le véritable être aimé à travers deux femmes sosies, comme dans Sueurs Froides d'Hitchcock. L'auteur montre une grande érudition et une connaissance certaine de cette période, empilant néanmoins les anecdotes et références, ce qui n'en facilite pas la fluidité, mais qui maintient un fil conducteur dans la narration de ce détraquement d'une jeunesse mondiale sans phare qui se croit libre et demeure toujours prisonnière.
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