Théorie du chiffon

Jean-Louis Beaujour dit JL est un grand couturier. Plus que ça même, c'est une véritable icône, une idole adulée dans le monde entier par les stars d'Hollywood aussi bien que par les rappeurs et autres fashion victims des quartiers. Il propose à Marie-Hélène Dumas, une amie journaliste d'enregistrer une suite d'entretiens, sortes de mémoires qui diront l'homme et l'artiste une fois qu'il aura disparu. A travers ces échanges, c'est tout le monde de la mode qui est disséqué, des podiums aux magazines féminins en passant par la stratégie publicitaire. Tout y passe : les égéries, les top-models, les princesses, les ministres(ses) de notre gouvernement bling-bling. Lambron, à travers son personnage snob en diable, livre aussi un regard acéré et sans concession sur le couple. Parce qu'à travers ce monde impitoyable qu'est la mode, c'est aussi notre société tout entière que JL autopsie. Terriblement cynique mais ô combien réaliste, la plume de Marc Lambron écorche et fustige le monde d'aujourd'hui qui érige la futilité en dogme. Elle dit l'hypocrisie des uns et des autres avec une certaine élégance certes mais parfois aux moyens de poncifs. Bien écrit et acerbe mais pas toujours follement original pour peu qu'on ait compris comment marche notre monde – et peut-être aussi parce qu'il reprend sur certains points un propos déjà lu dans La bimbo est l'avenir de la femme de Sylvie Barbier (paru en 2006 chez Denoël). Mais comme disait Voltaire : « le superflu, chose si nécessaire »…
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