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Critique de yo


Cet ouvrage est un document sur la vie des femmes afghanes depuis 30 ans (grosso modo). C'est-à-dire qu'on traverse l'histoire de l'Afghanistan, histoire pour le moins mouvementée : le pays est une royauté, avant l'invasion des troupes russes à la fin des années 70, ce qui donne lieu à une première guerre. Puis on suit l'arrivée au pouvoir des moudjahiddins, avant celle des talibans. Enfin, fin 2001, suite à l'attaque américaine, la situation se libéralise…

Après huit ans passés à Kaboul au sein d'organisations humanitaires, Anne Lancelot a décidé de donner la parole aux femmes afghanes, pour qu'elles fassent connaître leurs situations, leurs modes de vie et la façon dont elles ont vécu tous les changements politiques du pays. Elle les laisse donc s'exprimer, même si on sent qu'il n'est pas aisé pour elles de se dévoiler. Anne Lancelot intervient très peu au cours du texte, s'immisçant à quelques minces reprises pour présenter un peu plus longuement ses interlocutrices.

Les témoignages sont présentés selon huit chapitres, chacun traitant d'un aspect particulier de la vie de ses femmes : la façon dont elles ont vécu la guerre, l'habillement, le mariage ou l'éducation…Le texte semble directement sorti de la bouche de ses femmes, sans mise en forme et sans stylisation inappropriée. Cette manière de rendre la parole de ses femmes est très honnête, même si cela n'a pas facilité ma lecture (deviendrai-je exigeant ?).

Ce livre est très intéressant car il permet d'entendre ce que ses femmes ont à dire sur la façon dont elles ont vu défiler ces trente années. Pour beaucoup, l'exil a été obligatoire, soit à l'intérieur du pays (toutes les provinces n'étant pas sous le joug des mêmes pouvoirs), soit au Pakistan voisin, soit plus loin (Les Etats-Unis pour quelques unes d'entre elles).

On sent dans leur propos la difficulté et la précarité de la situation, le fait qu'elles doivent endosser de nombreuses responsabilités vu l'absence des hommes, mais les rares présents continuent à contrôler leurs faits et gestes. Ce qui est surtout frappant est l'abnégation dont elles ont du faire preuve pour surmonter leur désespoir, et pour continuer à se former pour gagner leur vie.

Le seul petit reproche que je ferai est le choix des femmes qui témoignent, trop homogène à mon goût : elles sont pour la grande majorité d'entre elles plutôt aisées dans leur pays, travaillant dans des ONG ou au gouvernement. le témoignage d'une boulangère, dont la vie dépend du tandoori, a été le bienvenu pour montrer une autre facette. Mais c'est un reproche presque anodin par rapport à la force qu'on ressent dans ces témoignages, car je comprends la volonté d'Anne Lancelot de présenter une autre facette de ce pays.

La suite ici : http://livres-et-cin.over-blog.com/article-21933152.html
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