AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 44 notes
5
12 avis
4
19 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La petite histoire
Amaryllis vit seule avec sa mère dans un manoir délabré et envahi par les plantes qu'elles étudient sans relâche. Mais Amaryllis se sent de plus en plus oppressée par sa condition, par ses cauchemars... Elle glisse de la réalité vers un monde imaginaire peuplé de créatures mythologiques, vouivre et autres monstres, certains la protégeant, d'autres ne souhaitant que sa mort... Ce pas sur le côté est-il réel ? Tout semble si tangible... Où réside la vérité ? Un évènement fâcheux le retour de son père va précipiter son envie de liberté, de révolte, de connaissance. Mais les entraves ne sont-elles pas trop serrées ? La vérité trop difficile à appréhender ?
Mon ressenti
Un roman gothique excellent avec une ambiance fantastique dosée comme les sérums de Gersande, la mère d'Amaryllis : parfaitement ( un soupçon de folie, des zones troubles, une psychologie fouillée, un environnement étrange et brumeux). Les deux personnages féminins sont magnifiques de faiblesses, obsessions et paradoxalement de force. La lumière et l'ombre les habitent tout à la fois. Les personnages masculins sont plus manichéens, mais n'en reste pas moins attachants tels Rouage et Féroce. L'émotion est au rendez-vous dans cette demeure de non dit, de déni, de secrets. Heureusement, "Le soleil finit toujours par se lever, n'est-ce pas ?"
Une pépite ! Que dis-je ? Un rubis rouge sombre qui palpite, idéal à dérober et dévorer dans une ambiance de fin d'automne.
Commenter  J’apprécie          10
Nous débutons le roman dans une certaine atmosphère, sur ces étranges ombres qui hantent, terrorisent Amaryllis. Cette dernière vit seule avec sa mère dans le domaine d'Esver. Alors qu'elle rêve d'aventure et qu'elle soit obligée de s'occuper de botanique toute la journée, une lettre de son père va tout changer. le domaine est sur le point d'être vendue et Amaryllis doit épouser le futur propriétaire. Des questions surgissent/demeurent : pourquoi Amaryllis ne peut pas sortir de la maison et du domaine ? Et quelle est son étrange maladie ? À partir de là, tout s'enchaîne.

Dès le départ, le fonctionnement du domaine de Amaryllis et de sa mère est décrit ainsi que leur vie. Quel est le secret derrière cette vie ? Pourquoi cette obsession pour la botanique ? Pourquoi Amaryllis n'est jamais sortie ? Des interrogations qui sont sans cesse présentes au cours du roman. Les évènements viennent bousculer nos deux personnages ainsi que nous (moi ఠ_ఠ). Une aventure se fait et j'étais perplexe devant mon livre de même émerveillée (à fond !). Cela arrive sans signe avant-coureur tel le mot magique « POUF ». L'évènement nous pousse à se questionner sur ce qu'il se passe et sur le roman, sur l'intrigue, sur tout.

C'est une sorte de « huis-clos » extensible. Nous sommes dans un endroit unique, où derrière le portail un monde de mystère s'ouvre. Amaryllis et sa mère sont bloquées toutes les deux depuis 10 ans. Comment est-ce arrivé ? L'intrigue se développe petit à petit, par couche, par détail, par extension. 😉 Amaryllis voit des ombres, des cauchemars, elle est terrifiée quand la nuit tombe. On tâtonne au début, puis les surprises arrivent. le roman a une écriture donnant un ton et une atmosphère particulière. C'est un roman gothique et ça se ressent dans l'écrit. Les descriptions sont précises, enrichies nous permettant d'imaginer, de visualiser les scènes et les décors. Cela fait que nous sommes plongé.es davantage dans l'atmosphère du roman, du manoir, entouré.es de tous ces décors avec ces meubles et cette flore. de plus, outre les descriptions du décor et de la mise en scène, les personnages et leurs sentiments, leurs émotions sont poussés, développés, clairs, précis, pointus. L'écriture soignée exacerbe les scènes décrites. Les scènes donnent une impression qu'elles se superposent, rendant plusieurs atmosphères possibles comme une spécificité pour chaque temps ou ton du roman. Comme par exemple quand elle est en train d'étudier ou quand l'aventure s'impose. Une dynamique particulière, en plus de la dualité réalité/imaginé, nous laissant questionneur sur notre lecture. Tout cela dans une fluidité entraînante.

Amaryllis est une jeune femme de 16 ans. Elle a toujours vécu à Esver, enfermée dans ce domaine. À part les plantes, les livres de botaniques et sa mère, elle ne connaît rien du monde extérieur. Elle n'a aucune distinction, seule compte ses études, telle ce que sa mère a décidé. Elle s'est renfermée cachant ses secrets et essentiellement ses sentiments. En plus, la communication avec sa mère n'est pas facile. D'un côté elle est dans le déni, voulant fermer les yeux, se voilant la réalité, et de l'autre elle est prudente, doute, cherche à comprendre commençant à ouvrir les yeux. Cette jeune femme fermée dans un cocon concocté par sa mère va finir par s'accepter, à s'affirmer et avoir confiance en elle. Chaque action, chaque pas vers l'aventure, va peu à peu l'aider à se libérer de ses chaînes, la réveiller et l'aider à se trouver.

Sa mère, c'est une autre histoire. Au premier abord, je ne l'aimais point. Mais vraiment. C'est le genre de parent qui croit qu'un enfant (et en plus une adolescente là) doit tout à la personne qui l'a élevé --‘ Des petits envies de meurtre, bref. Les questionnements sur son passé, sur son comportement austère, autoritaire, manipulateur et sur la reconnaissance qu'elle veut subsistent jusqu'aux révélations. Comment est-elle devenue austère, dépitée ou quand est-ce elle a abandonné ? Je comprends, mais bon sang… c'est le genre de comportement qui m'insupporte. Elle va se redécouvrir en tant que personne et se poser des questions à partir d'un moment sur son passé et sur son présent. Sa fille va l'obliger à faire face à sa vie.

Le relationnel entre ces deux-là est très important pour l'histoire, une relation au premier abord dépendante qui se montre sous un nouvel angle dès qu'on découvre les secrets. La mère et la fille ont un lien particulier qui va se redécouvrir en passant par plusieurs facettes notamment la colère, l'opposition et la résilience. Certes, c'est compréhensible pour la mère mais elle a oublié quelque chose au cours de route. 😉 Elles seront acculées devant la vérité.

Après un début un peu hésitant pour ma part, les pages défilaient à une sacrée vitesse. le mystère s'épaississait de plus en plus entre les murs d'Esver. le comportement des uns et des autres commence à être compréhensible, les hypothèses étaient de plus en plus nombreuses. Un besoin impérieux de savoir le déroulement et de connaître la cause de l'enfermement. Une rage en moi montait devant les découvertes. En plus des péripéties, le côté psychologique prend de l'ampleur. Ce livre aborde plusieurs thématiques. Ce tournant psychologie est très marquée et réaliste dans cet univers notamment le combat intérieur des deux femmes. le relationnel enfant/parent est évoqué dans la douleur et l'amour ainsi que la condition de la femme et son traitement dans la société de cette époque. D'autres sujets douloureux font leur apparition également.


Tout au long du roman, l'histoire nous entraîne entre la réalité et le fantastique et les interrogations se multiplient. Tout doucement la lecture nous transporte pour arriver à un tournant où la découverte de la vérité se fait avec frénésie. Les personnages sont attachants et marquants. Un roman que j'ai beaucoup apprécié de découvrir. Un sourire en coin apparaît en fermant le roman, ressortant de notre lecture une certaine satisfaction et un brin chimérique. ^-^
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
Commenter  J’apprécie          00
Quelle belle surprise ! Il s'agit ici d'un roman fantastique totalement inédit. le cadre et le décor est écrit d'une manière telle que l'on s'y plonge vraiment aisément. Cet ouvrage va de surprise en surprise tout en réussissant à ce que des liens et des détails existent du début à la fin et qui finalement s'expliquent très clairement.
Travaillant pour ma part en psychiatrie, la manière dont les personnages évoluent m'a bien sûr fait penser à des traits pathologiques très très bien mis en avant et avec beaucoup de subtilité afin de pouvoir conserver les intrigues respectives.
Je le recommande vivement .
Commenter  J’apprécie          30
Un roman intriguant où la malédiction frappe tous les soirs à 20h44. Tous les soirs, Amaryllis doit boire un remède, préparé par sa mère, qui la protège de visions étranges, sont-elles réelles ou le fruit de son imagination ?
Pourquoi vivent-elles dans un grand domaine en ruine ? Pourquoi sa mère se comporte ainsi ? 

L'autrice m'a emmené dans un univers gothique, fantastique où mes repères s'embrouillent entre la réalité et l'imaginaire où un décor peut disparaître d'une seconde à l'autre.

Elle révèle petit à petit tous les secrets. Au départ, j'ai détesté l'attitude de la mère, Gersande, mais en découvrant au fur et à mesure le roman, tout devient clair, je me suis beaucoup attachée à elle.

C'est un récit dont il est difficile d'interrompre la lecture. On veut connaître la suite. La fin est époustouflante ! Je ne l'imaginais pas une seule seconde !
Commenter  J’apprécie          00
J'ai ouvert ce livre avec un a-priori très négatif, je dois le confesser : la couverture me semblait très niaise, le topo éculé, l'héroïne insupportable. Les premières lignes m'ont fait craindre une histoire on ne peut plus classique, voir caricaturale.
Comme le roman était sélectionné au Prix Imaginales des Lycéens, je me suis toutefois astreinte à la lecture - non sans soupirer.
Grand bien m'en a pris !
J'ai rapidement découvert une histoire plus complexe qu'il n'y paraissait, haletante, prenante. Une belle histoire fantastique comme je n'en avais pas lu depuis longtemps, dans un cadre gothique, certes classique, mais efficace, et particulièrement agréable à lire. Je me suis attachée aux personnages, à la folie à fleur de peau qui nous fait douter à chaque page de la véracité de la narration, et à l'histoire qui est certes un peu prévisible sur certains points, mais où l'action et le suspens se mêlent admirablement bien.
Un excellent moment de lecture, et, j'espère, le début d'une belle carrière pour cette autrice - en tout cas, c'est ce que je lui souhaite de tout coeur !
Commenter  J’apprécie          20
C'est grâce à l'auteure Cindy van Wilder que j'ai connu Les Ombres d'Esver ; elle avait en effet adoré sa lecture et elle avait beaucoup parlé d'elle sur Instagram. Un jour, le roman est apparu sur Babelio lors d'une édition Masse Critique dédiée aux "mauvais genres" (ici, le fantastique) et j'avais alors postulé pour lui avec joie. C'est ensuite avec grand plaisir que j'ai reçu le livre à la maison et que je l'ai rapidement entamé. Cindy ne se trompait pas : Les ombres d'Esver est tout simplement exceptionnel...
Avec ses bases solides dans une ambiance froide et gothique empreinte de mystique, Les ombres d'Esver brille par une certaine richesse qui permet au lecteur d'être envoûté au fil des pages dès la première d'entre elles. L'univers est très visuel et peu commun, et bien que le décor soit relativement sombre voire parfois délabré, il fait bon y passer du temps aux côtés d'Amaryllis, jeune femme tiraillé entre réel et imaginaire, et Gersande, la mère cruelle de celle-ci. Les situations savent pourtant se faire oppressantes parfois, l'auteure créant une ambiance pesante et stressante avec habilité. Les leçons intéressantes mais sévères de botanique rythment la vie quotidienne des deux femmes enfermées dans le manoir et c'est comme si la première était prisonnière pas seulement du domaine familial mais aussi des enseignements autoritaires de la seconde. Cependant, chapitre après chapitre, la relation entre les deux personnages, toujours placée au cœur de l'intrigue sous diverses formes et ce, même entre les lignes, va évoluer pour notre plus grand bonheur de lecteur...

Les valeurs de la famille sont alors constantes dans le texte. Une mère omniprésente, pesante, têtue mais qui ne souhaite malgré tout que le bonheur de sa fille, un père peu scrupuleux et manipulateur, dont l'absence n'a d'égale que la tyrannie... Amaryllis n'a pas une vie facile, d'autant plus qu'elle est promise au prochain propriétaire du domaine mis en vente par son père qui a bien d'autres projets choquants pour sa propre femme. Les personnages féminins sont injustement traitées dans ce roman qui reflète alors les destins cruels mais bien réels des femmes des siècles passés.

Si la réalité que vit Amaryllis est dure, l'imaginaire qui prend forme dans le roman en est d'autant plus fantastique. A travers des ombres aussi mystérieuses qu'effrayantes, un monde étrange voire quasi parallèle vient de plus en plus se manifester à la jeune femme que sa mère assomme tous les soirs à coup de potions de sa composition aux effets soporifiques. La frontière entre réel et imaginaire est constamment questionnée et questionnable et il est alors très très appréciable pour le lecteur de se poser de nombreuses questions au fil des pages, certaines en entraînant de nouvelles toujours plus intrigantes. Autant la réalité est noire et brutale, autant le fantastique qui se dessine derrière la porte d'Esver, véritable frontière matérialisée entre les deux mondes, est féerique et coloré. Créatures fantastiques, objets magiques, légendes et destinées, le monde magique d'Esver est envoûtant. Amaryllis lui rendra visite tous les soirs, chargée d'une certaine quête digne des plus grands romans du genre. Les ombres d'Esver contient alors deux trames différentes qui finissent par s'entrelacer avec soin et intelligence.

Le roman atteint son apogée avec un final époustouflant qui arrive comme une grande claque sur la joue du lecteur abasourdi. La lumière jubilatoire se fait alors sur chacune des pages précédentes, sur la vraie signification des personnages, sur le véritable passé de Gersande mais aussi d'Amaryllis elle-même, sur le moindre petit détail comme le son de l'horloge, incantatoire, et le repas inachevé sur la table du grand salon... L'auteure montre alors qu'elle a su maîtriser son histoire à la perfection pour semer, ligne après ligne, les pièces d'un puzzle géant qu'elle finit par reconstituer sous nos propres yeux lors des dernières pages de son ouvrage.

J'accorde ★ ★ ★ ★ ★ à Les ombres d'Esver. Il est impossible d'imaginer une seule seconde ce qu'il se cache véritablement derrière les événements qui se trament au sein du domaine familial et la qualité du roman réside surtout dans la capacité qu'a eu l'auteure à nous surprendre autant, même après tant de chapitres qui questionnent toujours de plus en plus le lecteur en quête de vérité. Avec son ambiance peu commune, à la fois jolie et sombre, captivante et froide, son écriture très soignée et son histoire alors époustouflante, Les ombres d'Esver est un petit bijou du fantastique gothique maîtrisé de bout en bout, jusqu'aux tout derniers chapitres toujours de plus en plus jubilatoires et qui apportent tour à tour des réponses que l'on n'aurait jamais imaginé une seule seconde. Il est sans doute difficile de distinguer le réel de l'imaginaire au sein d'Esver mais la qualité du roman est, elle, bien réelle !

J'ai lu Les ombres d'Esver dans le cadre de l'édition Masse Critique "mauvais genres" du mois d'octobre (si j'ai bonne mémoire). Je souhaitais vivement remporter ce roman acclamé par des auteurs sur les réseaux sociaux et je suis très heureuse de l'avoir reçu, lu et autant aimé. Je sais que je prendrai autant de plaisir à le relire à l'avenir. Merci à Babelio et aux éditions ActuSF pour l'envoi de cette pépite inoubliable !
Lien : https://lirecestboireetmange..
Commenter  J’apprécie          20
Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=45336

J'ai mis la note de : 20/20

Mon avis : Il y a des livres qu'on ne peut classer, qui réveillent des émotions contradictoires, des souvenirs, des images enfouies, qui naviguent entre plusieurs genres littéraires, de multiples sphères. Il existe des ouvrages qui perturbent, qui apportent de la réflexion, des phases de méditation, qui nous laissent une sensation impérissable et qui marquent. L'auteure se joue de nous, de nos perceptions, de nos aprioris, et s'amuse à tout chambouler, nous faisant douter quasiment jusque dans les dernières pages, alors que nous arrivons dans nos ultimes retranchements et que l'on souhaite enfin comprendre, savoir. Qu'est réellement Esver et à quoi correspond-t-il ?

Les ombres d'Esver est un petit bijou au genre unique, même si l'on pourrait essayer de le classifier dans la catégorie de la dark fantasy, à cause de ses créatures d'épouvante, de ses dimensions oniriques et de ses divers messages héroïques. Les scènes de combat épiques alternent avec des passages sombres, douloureux, intérieurs ; les instants rappelant les contes de fées s'entremêlent avec ceux plus terre à terre, dramatiques, philosophiques, poétiques.

Les premières pages nous immergent dans un univers terrifiant, empli d'ombres, de voiles noirs que l'on ne sait distinguer, et de sombres images d'un passé révolu, d'un passé torturé qui ne peut être oublié. Les descriptions du lieu de vie de nos héros se multiplient, sans que cela ne nous ennuie, bien au contraire. Les mots de l'auteure, bien trouvés, permettent au lecteur de se plonger tranquillement dans cette histoire et de s'imprégner de tous les détails du manoir, cette forteresse familiale qui a perdu de sa superbe depuis bien longtemps.

En plus d'un récit féerique, Les ombres d'Esver constitue également une histoire de famille passionnante, aux mystères, trahisons, complots, souffrances et mensonges multiples. Toutes les intrigues se lient, se croisent et se résolvent dans un même élan, grâce à une fin époustouflante. le passé et le présent se mélangent, les souvenirs remontent à la surface, les rancoeurs se dévoilent et les ombres s'invitent au spectacle. Les flashbacks arrivent aux bons moments et nous coupent le souffle. Inattendus, étonnants, saisissants, ces souvenirs nous happent et recollent les morceaux, répondant à la plupart de nos interrogations muettes, en en laissant quelques-unes sans autre indice que celui servant à perpétuer le mystère qui entoure cet ouvrage.

La relation mère-fille de ce roman est bien construite et touche. Gersande, souvent dure avec sa fille, Amaryllis, ne laisse rien passer. Ses rêves inassouvis, ses envies secrètes, ses passions, tous ses désirs inavoués se transmettent à la pauvre petite, à la faiblesse certaine, qui ne peut passer la nuit sans le remède miraculeux préparé par sa mère, passionnée par les plantes et leurs usages. La botanique et l'herboristerie font partie des rares sujets sur lesquels elles peuvent bavarder sans qu'aucun de leurs mots ne dépassent leurs pensées. Au fil des pages, le lecteur découvre une Gersande meurtrie, accablée par les réminiscences d'un passé tortueux. La relation mère-fille prend alors une toute autre allure, et devient plus complexe, plus profonde, plus difficile à appréhender.

Le récit navigue entre plusieurs eaux, permettant à cette atmosphère particulière, noire, malsaine, de s'installer et de perdurer. Les dialogues entre la fille apeurée et la mère autoritaire ne ressemblent en rien aux discussions chimériques que l'adolescente entreprend avec des personnages merveilleux, et s'opposent aux passages plus aimants, plus doux, quand sa mère daigne enfin la remarquer. Drame familial, relation conflictuelle, rêves éveillés, ombres chevrotantes… Amaryllis cherche sa place dans ce monde chaotique, essaie de saisir ce qui l'entoure, de comprendre sa mère, mais aussi de se comprendre elle-même, passant par des phases d'introspection intérieure, de déni, de lumière et d'effroi glacial.

L'univers de ce roman reste mystérieux, même une fois la lecture terminée. Bien que le lecteur parvienne à dénicher des informations à certains endroits, le monde d'Esver se cache, demeure impalpable, insaisissable. L'auteure ne s'étend jamais que la question, préférant laisser ses personnages agir, réfléchir et découvrir par eux-mêmes ce qui les entoure. Toutes les questions ne trouvent ainsi par leurs réponses, mais cela ne dérange en rien les émotions qui nous traversent lorsque l'on ferme le livre, ou lorsque l'on y repense à tête reposée.

Le personnage d'Amaryllis, dans l'innocence et le traumatisme, constitue un personnage intéressant à suivre. Ses côtés rebelles, d'abord peu marqués, grandissent et s'épanouissent, et sa personnalité se développe, mûrit. Telle une fleur prête à éclore, l'héroïne nous attire, pique notre curiosité, avant de se transformer en une véritable combattante de la Lumière.

Parviendra-t-elle à lutter contre les ombres ? Plongez dans Les ombres d'Esver pour le découvrir.

Un coup de coeur, tout simplement.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..
Commenter  J’apprécie          00
Plonger dans Les Ombres d'Esver de Katia Lanero Zamora, c'est goûter à l'inattendu. On a beau être un lecteur assidu de fantasy, on n'est pas pour autant préparé à lire une aventure aussi déroutante.

Amaryllis, 16 ans, vit seule avec sa mère Gersande dans le très beau, mais néanmoins décrépi, manoir d'Esver. Elle y apprend la botanique depuis une dizaine d'années dans l'espoir de réussir le concours d'entrée d'une prestigieuse école afin d'en faire son métier et d'échapper ainsi aux terribles projets de son père. Ce dernier envisage de vendre le domaine et de la marier de force à l'acheteur. Alors que l'adolescente ne rêve que de voyage et d'océan, saura-t-elle échapper à son destin et aux ombres qui s'agitent autour d'Esver ?

Katia Lanero Zamora signe ici un roman empreint de mystères et de secrets. Elle engage sa jeune héroïne dans une course contre la montre aux accents fantastiques dans laquelle elle devra lutter contre des créatures oniriques. En effet, Il semblerait que ce soit le seul moyen pour que sa mère et elle soient libérées.

Mais avec cette autrice, les frontières de l'Imaginaire sont floues, alors comment différencier le rêve de la réalité ? Est ce la maison qui est hantée ou l'esprit d'Amaryllis est simplement perturbé ? Ce qui est certain, c'est qu'elle nous régale d'un texte empli de vouivre, gorgone, bucentaure et d'aventures périlleuses.

Esver dégage une telle aura qu'elle apparaît comme un personnage à part-entière de l'histoire. Ses voies dérobées semblent infinies et cacher de multiples surprises. A chaque couloir emprunté ou porte franchie, au détour de chaque page, la magie des lieux nous subjugue.

Et pourtant, derrière cette féerie, se joue un drame. Rattrapée par son lourd passé, Amaryllis devra surtout affronter, dans ce livre, fantômes et chagrin.
Ici, la plume de Katia Lanero Zamora est poignante et émouvante... plus d'infos sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          30
Décidément, la collection Naos me séduit de plus en plus. Les Ombres d'Esver est une pépite.
Tout commence comme un conte gothique, sombre, dérangeant, poussiéreux. Amaryllis est élevée à la dure par sa mère, une aristocrate déchue, dans un manoir vétuste. de santé fragile, la jeune fille n'a jamais quitté le domaine et est contrainte de prendre tous les soirs les médicaments que lui prépare sa mère. Cette dernière n'a qu'une ambition : faire de sa fille une botaniste comme elle-même rêvait de l'être. Gersande est une femme pragmatique, peu lui importent les aspirations de sa progéniture.
La jeune fille est plus ou moins docile, mais rêve d'aventures. Elle grandit comme une pousse maladive dans cette maison en ruine, sous le regard sévère et l'attention sans faille de cette mère autoritaire, qu'elle aime pourtant. Les secrets de cette famille, autrefois respectée et prospère, semblent enkystés dans le décor comme en une chair malade. Amaryllis déteste la saleté car elle pense que les monstres s'y cachent, mais sa mère refuse de s'arracher au passé. Elles vivent donc au milieu des débris de celui-ci.
Cependant les parents de l'adolescente ont chacun une idée très définie de l'avenir qu'ils lui réservent et leur opposition à ce sujet arrive à sa confrontation finale. Botaniste ou épouse soumise, que va devenir Amaryllis ?
On ressent tout le poids de cette ambiance dans les descriptions, dans le délabrement du manoir, dans la détresse d'Amaryllis, surtout quand elle cauchemarde, dans le caractère irascible de Gersande. On se sent étouffer dans les premiers chapitres, mais cela ne dure pas.

La suite sur le blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          10
Un roman dans une magnifique ambiance gothique remplie de plantes diverses et variées, une histoire entre réalité et folie qui ont parfois du mal à se démêler, et des pointes de féminismes bien dosé. En Bref, une petite pépite qu'il fait bon lire 😀
P.S.: Il parait que c'est du Young Adult parce que la protagoniste principale est une ado de 16ans, … bah franchement ça a aussi sa place en lecture adulte
Lien : https://bulledelivre.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (91) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2542 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}