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Critique de tilly


tilly
13 février 2015
[avis donné pour Masse Critique, merci Babelio et Plon ! ]

Ça va pas être simple de vous faire le pitch de cette histoire ! Pas seulement, mais surtout : parce que les deux personnages principaux y sont temporellement distants de 4 siècles et pourtant en très étonnante et étroite symbiose !

Il y a d'abord (dans le temps du récit, donc aux alentours de 2400 ans après JC), Cybèle. Si belle. Et bonne (de bonté). Et jeune, intelligente, indépendante, insouciante. Intouchable, protégée dirait-on, comme une vestale. Auteur d'un audio-blog à succès, les histoires de princes et dieux des temps anciens qu'elle raconte chaque dimanche à la radio, sont une douce addiction pour les nombreux auditeurs qui ne connaissent d'elle que son pseudo : La Voix.

Et puis, il y a Arsène Nimale (fin du XXIème siècle après JC). Homme d'état énigmatique totalement effacé de l'Histoire Officielle, occulté injustement et sciemment pensent quelques-uns qui complotent, 400 ans après, pour ranimer les valeurs nimalistes : faire cesser la violence, éduquer et rendre les gens heureux, protéger les faibles, restaurer la solidarité...

On est donc au IVème siècle après GC, la Grande Catastrophe humanitaire qui a vu disparaître 75% de la population terrestre. le Japon et bien d'autres pays fragilisés ont totalement disparu. Des civilisations, des religions, aussi. La France, remplacée par l'Empire Gaulois... Place nette à l'autocratie, “à la domination des faibles et des tarés par les forts”, retour à l'ordre ancien. Les nimaliens réussiront-ils à contrer le pouvoir impérial et à restaurer la démocratie ? Cybèle acceptera-t-elle de prêter sa voix aux conjurés pour rendre hommage et justice à Arsène Nimale ? Quelle est cette étrange intuition qui l'étreint quand elle commence à s'intéresser au personnage ?

Pas de petits hommes verts, ni d'aliens, dans ce beau conte d'anticipation, philosophique et politique, dystopie bourrée à craquer d'action, d'émotion, et de réflexion.

Si j'ai choisi le roman d'Erwan Larher pour le chroniquer, c'est parce que qu'il est précédé d'une rumeur flatteuse venant de quelques personnes de qualité dont les recommandations de lecture hétérodoxes correspondent souvent à mes goûts. Néo-lectrice, donc. Et niguedouille : je n'ai découvert qu'après coup, en consultant le site/blog très classe de l'auteur, qu'"ETLF" était la suite proclamée d'"Autogénèse" (2012). L'écrivain et le premier volet de sa série jouent d'ailleurs certain rôle que je ne peux dévoiler dans l'intrique d'"ETLF". Quelques uns des copains écrivains de Larher (que des bons, amha) font aussi des apparitions subliminales malicieuses dans le roman...

J'aurais peut-être déchiffré plus vite quelques uns des codes et clés d'"ETLF" si j'avais lu "Autogénèse" d'abord, mais la surprise de la découverte des connexions mystérieuses, voire improbables, entre les personnages est extrêmement plaisante et gratifiante. Larher n'est pas auteur à mâcher le plaisir à son lecteur qui doit y mettre du sien (quitte par exemple à aller rechercher le sens de mots peu usités !). Cette fiction totale requiert une immersion confiante et humble. A certain (court) moment, Larher m'a un peu perdue, c'est vrai, mais je me suis très vite et bien ressaisie d'un coup d'un seul grâce à l'avertissement d'un protagoniste à la page 342 :
- “Ca va swinguer, [...], ça va swinguer, je vous le garantis !”
Promesse tenue, et attention : pas sur le tempo ballade !
On sort de cette lecture qui n'est pas neutre [comprenne qui lira] : ébahi, moulu, fourbu, mais prêt à retourner lire du Larher !

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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