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Critique de LesAutomnHalles


« On est des bêtes, vains dieux, qu'on se le dise,
Et pas des anges, des dieux ou des marquises,
Encor' que les marquises ça se mignote,
Ca s'fait, en douce, rigoler la pelote »

Ben oui, « Marguerite n'aime pas ses fesses » m'a fait penser illico à la chanson de Tachan.

Ce bouquin est un ovni littéraire, polar mais pas que, satire politico-sociale, mais pas que, bref, c'est un roman inclassable. Et une plongée dans un monde politique bien glauque. Drôle, souvent, jouissif toujours.

Pour son cinquième roman, Erwan Larher a imaginé une fable où une trentenaire coincée ouvre enfin les yeux sur ce qui l'entoure lorsque la maison d'édition pour laquelle elle fait des petits travaux d'écriture la charge de rédiger les mémoires d'un ex-président de la République. L'ex en question, porté sur le jupon malgré sa sénilité, ayant flashé sur elle dans les couloirs de ladite maison d'édition. Marguerite puisque c'est d'elle qu'il s'agit, avait jusque-là soigneusement tenu à l'écart tout ce qui pouvait poser problème : son mec Jonas qui, veut-elle croire, est aussi asexué qu'elle. La politique qui l'emmerde profondément, les relations sociales et familiales dans lesquelles elle n'est pas à l'aise. Bref, la fille ne s'aime pas. Fait irruption un flic qui enquête, à titre perso, sur une longue série d'assassinats dans la sphère politique. Et le monde réel rattrape Marguerite qui n'en sortira pas indemne, mais certainement plus clairvoyante.

La plongée dans le monde politique des trente dernières années, pour écoeurante qu'elle soit, n'est certes pas tout à fait fictive. On retrouve ce qui a fait les grandes heures de la République et de ses « sinistres ». Magouilles en tout genre, petits arrangements entre copains-coquins… Tout ce que le pouvoir (« le pouvoir est maudit », disait Louise Michel) permet et que le troupeau des électeurs préfère ignorer.

Outre cet aspect « militant », on y trouve un portrait de trentenaires qui allie vitriol et compassion. L'une des particularités du roman est de mettre en scène des personnages auxquels on s'attache, malgré leurs excès et leur mal d'exister. Peut-être aussi parce qu'on se reconnaît peu ou prou en eux…
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