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Critique de kllouche


Merci à Babelio et aux éditions de l'Archipel pour cette lecture!

Une jolie couverture, une phrase accrocheuse (« une fresque historique et libertine vendue à plus de cinq millions d'exemplaires »), il ne m'en fallait pas plus pour succomber à la tentation. Ce roman a initialement été écrit sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent en 1947, et était destiné à devenir un best-seller, cela permettant à l'auteur de renflouer les caisses pour qu'il puisse écrire l'oeuvre de sa vie. Ça a fonctionné : le roman s'est extrêmement bien vendu et l'auteur a pu écrire ce qui lui plaisait vraiment. Aujourd'hui, les éditions de l'Archipel cherche à permettre à l'auteur de se réapproprier Caroline Chérie en réaffirmant en être le créateur. Il sort de l'ombre pour faire découvrir à une nouvelle génération ce roman qui a tant plu aux femmes à l'époque.

A n'en pas douter, ce roman a des éléments pour plaire à une nouvelle génération de lectrices. Il y a des codes qui ne changent pas et qui parlent toujours autant quelque soit l'époque.
Premièrement, l'héroïne se doit d'être une cruche finie. Sans cerveau, naïve et obsédée par le sexe, le personnage de Caroline ne manquera pas de vous rappelez certaines héroïnes contemporaines très récentes dont les prouesses au lit (ou ailleurs) ont fait leur succès. Caroline n'a d'autres ambitions dans la vie que de trouver un homme qui saura combler son corps et l'entretenir richement.
Autre point commun, l'histoire s'étale en longueur sur plusieurs tomes et nous raconte en détail les aventures rocambolesques et palpitantes de l'héroïne, c'est-à-dire ses échanges de regard avec ce cher Gaston, l'incapacité de son mari M. Berthier à lui donner du plaisir,… Tout cela faisant naître un suspens insoutenable jusqu'à la chute final, près de 600 pages plus loin, pour nous donner envie de rempiler sur le tome suivant … Sans moi !

Là où Jacques Laurent se distingue des romances libertines contemporaines, c'est par son style et le fond historique de son roman.
D'abord, vous ne manquerez pas de constater que les phrases sont construites, avec un vocabulaire somme toute assez varié, et pas d'injures toutes les deux lignes. Peut-être qu'au milieu du XXème siècle ce genre d'écriture était considéré comme simpliste, je n'en sais rien, mais toujours est-il que j'ai pris bien plus de plaisir à lire ça que ce qui se fait bien souvent de nos jours…
J'ajouterai que, bien que l'auteur élude la plupart des scènes érotiques, il parvient tout de même à retranscrire des sensations qui produisent bien plus d'effets que toute description dans le détail. Quand l'auteur rentre un peu plus dans le vif du sujet, il le fait toujours avec une certaine finesse qui permet de ne pas donner envie de sauter les pages.
Le fond révolutionnaire du roman est ce que ce roman a produit de plus intéressant à mes yeux. Les luttes entre monarchistes, républicains, girondins , jacobins et montagnards ont trouvé sens ici. Dommage évidemment qu'elles aient été gâchées par l'absence de cerveau de l'héroïne ce qui n'a permis d'exploiter cet aspect qu'en surface. Seul les hommes du roman sont vraiment confrontés à la menace de la guillotine. Et puisque les hommes n'interviennent que pour satisfaire madame Caroline, ils n'ont pas de consistance.

Globalement, je me suis donc ennuyée à suivre les aventures peu trépidantes de Caroline chérie. Je n'ai pas accroché à son personnage et j'ai trouvé ses aventures très très longues. Néanmoins, l'aspect historique autour de la Révolution française m'a donné quelque chose à quoi me raccrocher.
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