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Critique de tamara29


Un grand merci à Babelio et aux éditions Glénat pour le roman graphique « le patient » de Timothé le Boucher.
Comme beaucoup d'autres, j'avais lu et apprécié de cet auteur de BD « Ces jours qui disparaissent » que j'avais trouvé plutôt intelligent et original.
Si le suspense dans le 1er scénario était présent, avec « le patient » il est clairement mis en avant. On plonge ici dans le vrai polar.
Toute une famille a été assassinée. le fils est le seul survivant de ce carnage sanglant à l'arme blanche. Blessé, il tombe dans le coma et il ne se réveille que six ans plus tard, à l'âge de 21 ans. Paralysé et amnésique, Pierre Grimaud doit rester à l'hôpital avec d'autres accidentés, le temps de la rééducation. Parallèlement, du fait notamment de ses cauchemars, il va être suivi par une psychologue Anna Kieffer, spécialisée dans la criminologie et la victimologie.
Au cours de l'enquête, la soeur de Pierre, Laura, été accusée et s'est suicidée peu de temps après. Lors des séances avec la psy (séances d'hypnose notamment), Pierre remet en doute les conclusions. Anna va lui révéler qu'elle connait bien ce dossier et va l'aider à découvrir qui est le véritable meurtrier. Au fur et à mesure des séances, leurs relations médecin-patient vont devenir plus proches et complexes.
Tout au long du récit, comme un vrai thriller psychologique, on est pris par le récit, intrigué par certaines images et par le sens ou la symbolique de celles-ci. « le massacre de la rue des corneilles », telle que la presse a nommé ce fait divers ou encore les images de ces oiseaux noirs qui tournoient autour des personnages en sont les exemples. (et la couverture de ce roman graphique nous rappelle bien entendu le film d'Hitchcock « Les oiseaux », adapté du roman de l'excellente Daphné du Maurier.)
Dans ce roman graphique, on avance peu à peu avec nos hypothèses, nos interrogations, nos sympathies et compassions plus ou moins fortes pour chacun des personnages. Pierre, Anna mais aussi tous les jeunes qui vivent 24h/24 dans cet hôpital pour essayer de se (re)construire.
Il est difficile d'en rajouter plus sans spoiler l'histoire. C'en est presque frustrant justement lors de la rédaction d'une critique de ne pouvoir mettre plus clairement en avant les qualités de ce roman graphique, en s'appuyant sur les épisodes de l'histoire (ni même pouvoir les sous-entendre d'ailleurs). On ne peut dire ce que tout le monde sait déjà : que les relations entre médecin et patient sont toujours plus complexes qu'il n'y parait, parce que les relations humaines le sont. Parce ce que dans les relations avec l'autre, il y a un jeu de pouvoir, un jeu de séduction, un jeu de manipulation. Il y a des choses qui nous lient sans qu'on s'en rende compte de suite. Parce que lors d'interactions entre deux personnes, on fait s'entrechoquer avec plus ou moins de plaisir ou de grincement de dents toutes ces petites ou grosses doses de qualité et de défaut, de clarté et de sombre qu'il y a en nous.
Ce nouveau roman graphique a les qualités pour nous tenir en haleine jusqu'à la planche finale (alors qu'il fait près de 300 pages tout de même). Mais cela tient à mes yeux plus à l'intrigue qu'aux dessins simples, épurés. (C'est peut-être aussi une technique pour mettre en avant la psychologie des personnages, le plus important dans ce récit, moins l'enveloppe et ce qui les entourent.
Alors, même si je lui ai trouvé quelques défauts (notamment pour les dessins qui manquent un peu de relief à mon goût ou encore pour en faire peut-être un peu trop lors des cases finales), par le caractère varié des personnages, le rythme, le scénario dense et bien travaillé, le Boucher arrive à créer une ambiance pesante et sombre.
Cette nouvelle BD nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien parti pour être un auteur de bande-dessinées qui va compter dans les prochaines années.
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