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Critique de Aela


Prix Nobel de Littérature en 2008, J.M. le Clézio nous enchante à nouveau avec ce magnifique hymne à la Bretagne, la Bretagne de son enfance dans les années 50.
Il évoque Sainte Marine, le pays bigouden.
Britannique par son père, médecin de brousse au Nigeria, et Français par son éducation, l'auteur vit aujourd'hui entre Albuquerque, aux États-Unis, pas très loin du Mexique, et Douarnenez (Finistère). Il reste proche de l'île Maurice où émigrèrent ses ancêtres après la Révolution et du Maroc, pays d'origine de sa femme.

« J'ai vécu un peu partout, je suis étranger à tout, mais si je dois choisir un pays, une racine, ou plutôt un rhizome, c'est la Bretagne, une terre infinie et sans limite, qui ouvre sur l'imaginaire », confiait-il à La Grande Librairie, le 11 mars dernier.
Et dans ce livre, que d'émotion!

On découvre ou redécouvre une Bretagne traditionnelle, authentique avec une culture et une identité marquées.
L'auteur y exprime son amour de la langue bretonne, d'une Bretagne qui l'a guéri à une période difficile de sa vie comme il le confiera et qui lui a apporté le bienfait de la nature.
Il nous émeut quand il évoque ses retrouvailles, enfant, avec ses cousins du hameau "Le Cleuziou" (talus en breton) qui a donné le nom de le Clézio.
Son plaidoyer pour une Bretagne proche de ses racines est captivant.

Les rappels historiques sont très bien menés: on ne peut rester insensible à l'évocation de la défaite bretonne du 28 juillet 1488, lorsque le duc de Bretagne François II est battu par l'armée du roi de France à Saint-Aubin-du-Cormier, près de Rennes.
Cette défaite signifiera la fin de l'indépendance bretonne et le début d'une période difficile puisque la Bretagne était restée dans les provinces les plus pauvres du royaume de France pendant longtemps.

Un bel hymne donc, à la Bretagne et aux Bretons et au rôle qu'ils ont joué dans la sauvegarde du pays, d'une certaine idée de la nature, du respect du mystère.
J'ai été particulièrement sensible à l'évocation de certains lieux, comme la Laïta, rivière qui marque la limite entre le Morbihan et le Finistère et qui coule près de chez moi..


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