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Critique de plotin


plotin
09 septembre 2017
Jean-Pierre le Goff est sociologue au CNRS. Depuis une vingtaine d'années, il axe ses travaux sur la transformation de la société française intervenue en deux générations, des années 60 à aujourd'hui.
Son livre « La fin du village » écrit en 2012 vient d'être réédité en format de poche. le village évoqué est celui de Cadenet situé dans le Lubéron où le Goff a passé de très nombreux séjours pendant 25 ans. Au fil des années, au gré des rencontres, des discussions, des témoignages, des visites, des lectures de documents de toutes sortes, l'auteur dresse l'extraordinaire évolution de ce village intervenue entre la fin des années 50 et le début de ce XXI° siècle. En fait, plus qu'une évolution, il s'agit d'un bouleversement considérable, d'une rupture violente.

Des années 60 où les 2000 habitants de Cadenet vivaient essentiellement de l'agriculture, de l'arboriculture et des ateliers de vannerie, aux années 2010 où le village de 4000 habitants est devenu résidence secondaire et banlieue d'Avignon, d'Aix-en-Provence, voire de Marseille, tous les pans de la micro société de Cadenet sont analysés.
Les années d'avant 68 voient l'arrivée de la télévision et de l'automobile et ses conséquences sur les relations entre villageois.
Les années 80 voient le village perdre ses activités traditionnelles et une partie de sa population. En contrepartie, les municipalités de l'époque font tout pour attirer des gens des villes avoisinantes en offrant un certain nombre de services (crèches, écoles, associations …). A partir de là, les transformations s'accélèrent. Les citadins « importés » habitent le village mais travaillent à la ville, partent tôt le matin, rentrent tard le soir en s'enfermant chez eux.

Impossible de lister ici l'ensemble des transformations constatées au cours de ces 50 dernières années. Ce considérable travail d'inventaire est étonnamment bien exprimé par l'auteur. Facile à lire, le récit est brillant. On a tous en tête plus ou moins consciemment des bribes de ces transformations. Le mérite du livre est d'en faire un inventaire quasi exhaustif. Passionnant !

Et quel travail ! 700 pages. A cela, s'ajoute en fin de livre une centaine de pages reprenant les différentes sources utilisées par l'auteur pour réaliser son étude : des comptes rendus d'interviews et de témoignages, des enquêtes publiques, des archives municipales, des bulletins d'associations locales, des rapports annuels, des ouvrages portant sur Cadenet et sa région, des sites internet, des prospectus, des journaux locaux (La Provence, le Courrier du Lubéron…), des communiqués de presse… Bref, certainement des milliers de documents ayant servi à l'écriture de cet essai. J'imagine l'écrivain au travail dans son bureau entouré de cette masse de documents, preuves indispensables de ce qu'il avance dans ses écrits.

Au final, une lecture passionnante !
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