AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lebelier


Itinéraire historique des intellectuels et particulièrement de l'université depuis le haut Moyen Âge jusqu'à l'apparition des humanistes.
Le mot « intellectuel » est moderne au XIIe siècle car ceux qui détenaient le savoir n'étaient autres que les « clercs » qui copiaient des textes religieux édifiants sans aucune analyse. La belle calligraphie seule était nécessaire.
« Les magnifiques manuscrits de l'époque sont des ouvrages de luxe. le temps qu'on passe à les écrire, en une belle écriture – la calligraphie est signe, plus encore que la cacographie, d'une époque inculte où la demande des livres est très faible -, à les orner splendidement Pour le Palais ou quelques grands personnages laïques ou ecclésiastiques, manifeste que la circulation des livres est infime. »
Seul le latin demeure la langue des clercs et il faut des traducteurs du grec ou de l'arabe pour ouvrir de nouvelles voies. Ainsi Robert le Vénérable ouvrit celle des croisades intellectuelles pour combattre les musulmans.
L'étudiant est un vagabond allant d'université en université selon les spécialités qui l'intéresse. L'Eglise garde une forte mainmise sur tout ce qui est intellectuel ce qui provoque des révoltes, notamment celle des Goliards, bande d'étudiants qui critiquent tout le système et surtout la hiérarchie pontificale. Parmi eux, Abélard qui a le destin que l'on sait par ses amours coupables avec Héloïse, son étudiante qu'il met enceinte. Il doit se retirer (si l'on peut dire !) mais se retrouve bientôt assailli par les deux fondateurs des abbayes de Cîteaux et des Prémontrés, Saint Bernard et Saint Norbert.
Excellent rhétoricien, Abélard est ce qu'on a appelé un logicien, c'est-à-dire un philosophie qui apporte une méthode à sa pensée, il est l'un des premiers à vouloir associer raison et foi, ce qui l'a probablement perdu plus que ses amours avec Héloïse.
Paris et Chartres sont, à l'époque, les grands centres intellectuels français et les grand sages étudiés sont principalement Salomon, Alexandre et Virgile. Les Chartrains prouvent la toute-puissance divine par l'organisations de la Nature, et plaçant l'homme au centre de leur philosophie, ils sont aussi des humanistes.
C'est surtout au XIIIe siècle que l'université s'organise avec nombre de querelles intestines entre l'Eglise et les laïcs (déjà !) avec comme outils les livres et comme méthode la scolastique. Un problème d'ordre financier se joue entre les églises qui proposent un enseignement gratuit aux étudiants pauvres et les universités qui veulent que les professeurs reçoivent des prébendes et une querelle s'ouvre entre « réguliers » et « séculiers », les intellectuels voyant d'un mauvais oeil l'entrée dans les universités des nouveaux ordres Mendiants (Franciscains et Dominicains). de même est fortement discutée l'influence des anciens et d'Aristote en particulier sans parler des disputes entre aristotéliciens, averroïstes et thomistes (disciples de la pensée de Thomas d'Aquin).
Au XIVe siècle, avec le déclin du Moyen Âge et de la scolastique, la nationalisation progressive des universités qui ne recrutent désormais qu'une certaine aristocratie, la foi et la raison divorcent. La théologie -que cela arrange bien – limite la science expérimentale faute d'objets symboliques et simples et d'instruments pour les scientifiques eux-mêmes.
L'étude du grec ouvre les universitaires à l'humanisme. On retourne au beau langage autour d'Aristote, de la poésie et de la mystique. Tandis que les intellectuels s'expatrient à la campagne pour méditer, on distingue à présent l'intellectuel enseignant, entouré d'élèves et celui, méditatif et solitaire à l'instar de Saint Jérôme dans son cabinet qui inspira bien des peintures sur la réflexion et la méditation.
Commenter  J’apprécie          10







{* *}