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Critique de Henri-l-oiseleur


L'historien biographe commence sagement son ouvrage en nous rappelant que l'objectivité est le fruit d'une conquête et d'un effort constants. A passer des années avec Louis IX, on en vient à l'aimer, avoue-t-il, ce qui n'enlèvera rien à la valeur historique du livre du grand médiéviste Jacques le Goff. Du côté du lecteur, j'avoue que je n'abordais pas Louis IX sans méfiance et même rancune : ce roi bigot, persécuteur, encensé par l'école républicaine au prix de l'oubli volontaire de ses erreurs, injustices et intolérances, cette icône de la réaction royaliste de la Restauration, ne me plaisait guère, et c'est plus le nom de Le Goff que son sujet qui m'ont attiré. Le livre dissipe tous ces a-priori, car il restitue une époque et une vie concrètes, et donne à ce roi une voix et une présence physiques, puisqu'il est le premier, signale Le Goff, dont on ait gardé beaucoup de témoignages directs. Comme un roi n'est jamais seul, une galerie de personnages extraordinaires surgit devant nous, entraînant avec elle tout ce grand XIII°s. Enfin, le sujet oblige à s'interroger sur la sainteté chrétienne, et plus particulièrement sur celle des rois (et des hommes qui font de la politique, activité salissante entre toutes). Là, l'histoire se fait exploration théologique dans les mentalités d'une époque, et c'est le couronnement de ce grand livre.
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