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Critique de Djolyen


La chaine, c'est non seulement l'entrelacs fordien de machineries qui mène le bétail à la barquette, mais aussi ces liens invisibles qui y retiennent les hommes, esclaves contemporains de l'appétit mondialisé pour le steak haché. Ils s'y débattent comme des pantins, déshumanisés, moins lucides encore sur leur condition que les vaches mal assommées de la tuerie gigotant sur leurs crochets. Abrutis par la cadence et l'injonction hiérarchique, ils se brisent littéralement à la tâche avant de s'évader dans l'alcool lors de week-ends passés dans des tunnels éthyliques trop vite terminés. Ces hommes et ces femmes, dont même l'agence d'intérim préfère ne rien savoir de leur carcérale carrière, Geoffrey le Guilcher les rejoint dans un livre salvateur, zolien, addendum du XXIe siècle à La Jungle d'Upton Sinclair. Son récit rouge sang aux articulations douloureuses, tous les petits Européens nourris aux boulettes et saucisses de campagne devraient le lire avant d'être en âge d'arpenter eux-mêmes les rayons viande des supermarchés.
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