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Critique de Zippo


Zippo
02 novembre 2018
Frédéric le Moal nous propose un ouvrage très complet sur le fascisme, qui avec le communisme, fut une idéologie qui, dans les années vingt, trente et quarante souleva l'enthousiasme de millions de personnes.

Le premier mérite de l'auteur est de mettre en relief les origines du fascisme, l'aspect révolutionnaire de cette idéologie et les points communs avec sa rivale, le communisme.

Le fascisme prend racine dans le siècle des Lumières et dans la Révolution française, ainsi que dans le socialisme. Et oui, que de points communs entre la Révolution française qui voulait comme la révolution fasciste, régénérer l'homme, créer un homme nouveau...Citations à l'appui, nous découvrons les parallèles existant par exemple entre les discours de Robespierre et ceux de Mussolini.

Les points communs avec le communisme sont également évoqués : antiparlementarisme, anticapitalisme et haine du conservatisme.

Le second mérite de Frédéric le Moal réside dans la très précise description des différents courants du Parti National Fasciste italien.

En effet, le fascisme italien n'est pas un bloc idéologique monolithique : différents courants politiques se côtoyaient, s'affrontaient. Au moment où Mussolini conforte son pouvoir, il souhaite amener à lui les politiciens qui avaient plus ou moins d'animosité à l'égard du fascisme. Il exige donc du parti fasciste l'arrêt des violences de rue et de l'agitation, il veut la normalisation. Il repousse donc les réformes, attendues par les plus extrémistes de ses partisans, à un avenir lointain.

L'auteur évoque les fascistes modérés compatibles avec le parlementarisme, les fascistes "sociaux" qui exigent le renversement du capitalisme et les fascistes purs et durs (influencés par l'Allemagne nazie à partir de 1933), comme Farinacci important leader fasciste.
Mussolini a donc à combattre, dans son propre parti, ses contradicteurs.

L'auteur souligne également que le fascisme italien ne pratique pas une violence systématique à l'égard de ses adversaire politiques. Il fait une comparaison de la violence d'Etat d'Hitler et de Staline avec la répression du régime mussolinien qui se limitait quasiment toujours à un exil forcé à l'étranger ou à une résidence surveillée dans des lieux éloignés et défavorisés de la péninsule italienne.

Troisième mérite de cet ouvrage : la description des plus précises du processus de fascisation du peuple italien socialement, politiquement, culturellement et artistiquement.
Les rapports de Mussolini avec le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, sont finement analysés.

Quatrième mérite : des pages passionnantes sur le déclin de Mussolini, causé principalement par sa folle décision de se lancer dans la Seconde guerre mondiale aux côtés d'Hitler, sur la perte de confiance d'une partie des chefs du fascisme qui déposent Mussolini le 25 juillet 1943 et sur le roi Victor-Emmanuel III qui le fait arrêter.

Ensuite c'est la délivrance par un commando SS, son ignominieux gouvernement de la République Sociale Italienne de Salo qui laisse une traînée de sang dans l'histoire de l'Italie. Mussolini ne sera plus que le pantin des nazis, puis c'est la fin et l'exposition de son cadavre à Milan.

Un livre passionnant, édifiant et glaçant.
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