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Critique de celosie77


Une BD lue totalement par hasard pour le challenge BD, et il semblerait bien que je sois tombée sur une pépite !
Nous voici projetés dans une ville labyrinthique, avec des tours et des escaliers partout, adossée à une montagne, dans un décor totalement minéral.
Dans cette ville ultra-hiérarchisée, de multiples personnages se déplacent sans cesse, affairés, chacun ayant visiblement une tâche précise à accomplir. Certains de ces personnages sont des machines, des sortes de robots ou d'automates dégingandés et coiffés de chapeaux de différentes formes selon leur fonction et leur grade. Il y a aussi des humains, mais ils sont sous contrôle. En effet, chacun d'eux est doté d'une sorte de clé qui permet de le "remonter" comme une horloge. L'humain est donc quasiment une machine, et c'est le Grand Rouage qui décide de son sort, assistés d'une quantité faramineuse de fonctionnaires.
Mais voilà le trublion de l'histoire : Mariulo, une sorte d'Arlequin, totalement libre et humain pour le coup, artiste de cirque de son état et qui débarque par hasard dans cette ville. Il va être immédiatement poursuivi par toute une troupe de divers robots programmés pour éliminer toute trace d'animalité. Heureusement, Mariulo va trouver de l'aide auprès de Sacharine, un vieil humain qui, bien qu'il soit porteur d'une clé de contrôle comme les autres, semble être capable d'esprit critique et donc de résistance.
Une bien étrange histoire dans un non moins étrange univers, et je pourrais comprendre qu'on n'adhère pas, mais moi je suis totalement entrée dans cette comédie humaine, que nous propose Fabrice Lebeault. On y retrouve de très nombreuses références, on pense bien sûr à 1984, avec ces personnages constamment sur écoute et sous contrôle, mais aussi à Brazil avec cette ville effervescente et ces machines, et encore plus à Jacques Tati avec cette réflexion sur la ville et l'organisation sociale.
Mais j'ai aussi souvent pensé à Alice au pays des merveilles, je ne sais pas exactement pourquoi, peut-être à cause des références au jeu de carte, et l'atmosphère cauchemardesque ?
Le ton n'est pas tragique, on est plutôt dans l'absurde et le surréalisme, il y a même quelques touches d'humour et de nombreux personnages et situations sont tournés en ridicule.
Les dessins à la ligne claire sont très intéressants, très inventifs, avec une multitude d'objets et de machines.
Un album déjà un peu ancien (1994) qui a reçu plusieurs prix, notamment à Montreuil et à Angoulême.
Vraiment une belle découverte !
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