1890, en Normandie, la région qu'aime tant
Karine Lebert, l'auteure de ce roman :
le secret d'Emma.
Nous voici dans un joli village, Veules les Roses en pays
De Caux (pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas cette charmante commune, je ne peux que vous recommander un petit détour), où nous faisons la connaissance d'Emma. La famille d'Emma est une famille respectée qui possède un atelier de bourrellerie (confection de pièces d'attelage pour les chevaux).
La jeune Emma a une grande amie, la très jolie Armelle, la fille d'un pêcheur terre-neuvas, et une ennemie Angélique, fille du maire du village et propriétaire d'un haras. Trois mondes différents qui se fréquentent peu.
Le drame va venir plonger ces familles dans le tourment et les jeunes filles vont devoir composer avec leur destin pour avancer dans la vie.
Pour Emma qui rêve de posséder son propre élevage de percherons, le chemin va être ardu. Armelle va bénéficier des avantages de sa beauté pour s'élever dans la société mais à quel prix. Angélique, que la vie a doté de la richesse dès le berceau, va quant à elle découvrir que l'argent, le statut social et les caprices n'apportent pas forcément le bonheur.
Ce joli roman décrit les modes de vie à l'orée du 20e siècle. On s'immisce dans les ateliers des artisans, dans le modeste logis des pêcheurs de morue, on pénètre dans les écuries des haras, un monde que
Karine Lebert excelle à nous faire découvrir. Elle nous dépeint le pays
De Caux et les débuts du succès de la côte d'albâtre, le temps des premiers bains de mer pour des Parisiens aisés en villégiature. Elle nous entraîne dans les rêves de ces jeunes femmes soumises comme leurs mères avant elle à une société patriarcale, mais qui sentent bien qu'elles sont capables de grandes choses elles aussi.
Une lecture bien agréable avec laquelle je découvre l'écriture de
Karine Lebert, une de ces auteurs qui allient si bien terroir et histoire.