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Critique de Sourisetdeslivres


Karine Lebert célèbre les femmes à travers ce livre et pas n'importe lesquelles, mais les Rochambelles.
Des infirmières-ambulancières qui ont débarqué peu de temps après le 6 juin.
Pour ma part, il s'agit là d'une totale découverte, je n'avais jamais entendu de nom.
Certaines d'entre elles ont perdu la vie. Elles étaient au plus près des combats ; d'autres ont suivi les forces françaises jusqu'en Indochine.
Toutes rêvent de marcher sur les champs Élysée, défiler avec les soldats américains vainqueurs, mais pas Alma et Lucie.
Elles veulent juste retrouver leur Normandie natale. Chacune a une raison très différente.
Quel cran avaient ces femmes !
Même si elles étaient préparées, affronter l'horreur c'est autre chose, sur place ce n'est plus la pratique, mais la réalité du terrain.
Des villages et villes dévastées des départements de Normandie, du Calvados, l'Ille-et-Vilaine, la Mayenne, La Sarthe et l'Orne.
Les premiers villages dévastés Sainte-Mere-Eglise, Saint-Sauveur-Le-Vicomte, dans les prés entre les pommiers ce n'est plus un paysage de carte postale, mais des carcasses de véhicules, des corps de soldats

J'ai adoré le suspens persistant autant au présent que durant le passé.
Pour une fois, passé et présent sont équilibrés.
J'ai autant aimé suivre Alma que Marion dans son enquête sur ces mots que sa grand-mère prononce juste avant de tomber dans le coma et qui vont la mener à fouiller le passé : « pardonne-moi Lucie. Tallandier. »
Que peut bien se reprocher Alma au sujet de Lucie décédée en Allemagne à la fin de guerre ?
Elles étaient meilleures amies à Rabat ; elles se sont engagées à 2 dans les Rochambelles. Ce sera le point de départ de ses recherches de même que ce Tallandier. Qui est-il ?

Alma recrutée à Rabat, entraînée en Angleterre, débarquée à Utah Beach est l'héroïne du passé aux côtés de Lucie, de Anne, de Alice.
On y apprend le rôle non négligeable de ces femmes casquées, souriantes, déterminées à libérer la France. Elles ont travaillé dur, si ce n'est plus dur, que leurs homologues masculins qui ne leur font pas confiance et souvent pas de cadeaux.

Marion recherche des mystères là où il y a des traumatismes, des plaies qui ne sont pas refermées.

Toutes les Rochambelles sont sur le pont, elles répondent aux appels des blessés, extirpent des corps de véhicules enflammés.
Concentrées sur leur mission, elles ne pensent pas à ce qui peut leur arriver, mais à sauver le maximum de monde.
Civils et soldats.
De jour comme de nuit, c'est le bruit assourdissant des avions et non plus le chant de muezzin qu'Alma entend

Alma est anticonformiste, pleine de bravoure, mais elle a aussi une faille, une faille que peu de personnes connaissent.
Ni par le passé ni par le présent, elle ne s'en est jamais épanchée.

Anne, Brittany, Alice, Rosalie, Louise, Angèle, Éléonore, Josephine ; quelques femmes dans une division de 18 mille hommes

En tant que femmes, elles doivent se montrer encore plus compétentes, car rien ne leur sera pardonné.
Polyvalentes, elles soignent, elles réparent des moteurs, changent les roues, conduisent sous les bombes et tirent de mitraillettes, et gardent leur sang-froid.
Elles dorment là où elles peuvent, suivent le même régime que les soldats.
Elles ne veulent aucun traitement de faveur.
Un lien puissant les unit : leur nationalité française.
Qu'elles soient expatriées aux États-Unis ou au Maroc toutes sont françaises.
La plupart ont hâte de défiler sur Paris ; pas Lucie et Alma, elles veulent retourner leur terre normande.

« Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; à défaut du pardon, laisse venir l'oubli. »

Libérer l'Alsace, la guerre qui fait rage à Strasbourg aux alentours du 23 novembre.
Les Rochambelles sont arrivées moins de deux mois après le débarquement, celui qui est resté dans toutes les mémoires.
Leur périple n'a pas été salué comme il aurait dû.
Du nid d'aigle d'Hitler en Allemagne jusqu'à Rabat au Maroc en passant par l'Orne.
Du 1er août 1944 sur la plage de Saint-Martin-de Varreville (Utah Beach) jusqu'en 1946 aux alentours de Châteauroux
part en compagnie de sur les traces de la 2e DB
Imagine une colonne de 4000 véhicules.
Chars, ambulances, blindés. Une file qui s'étend à perte de vue sur près de 50 km pour libérer la France, soulager le peuple français.

Karine Lebert t'imprègne de ces années avant, durant et après le débarquement en Normandie.
La famine sévissant dans les hôpitaux psychiatriques, un fait que je n'avais pas encore vu abordé dans un livre.
Marion arrivera-t-elle à démêler tous les fils de l'écheveau du passé ?

Des événements tragiques, dramatiques ponctuent le récit
L'enquête/quête que mène Marion est pleine de suspens.
De révélation au fur et à mesure.

L'avancée des Rochambelles depuis la Normandie outre te permettre de connaître ce pan de l'histoire plutôt méconnu t'aide à assimiler le caractère d'Alma et Lucie tout en ayant un bel aperçu de ce qu'étaient les Rochambelles.

Les secrets du passé qui ont des incidences sur les jeunes générations.

Le poids de la culpabilité, les remords, le pardon sont les thèmes que tu trouveras dans ce roman.
J'ai adoré cette lecture très addictive.
Je n'ai pas vu l'intérêt du mystère entourant un personnage du présent, je l'ai compris pleinement en terminant ce livre.

Karine Lebert a évité les écueils qui me font lever les yeux au ciel.
À la fois fictif et un vibrant hommage à ces femmes unies devant le danger, ce roman est parfait.

Un roman qui mérite sa place dans cette collection : terres de France, car Karine Lebert grâce à ses descriptions te fait voyager, t'imprègnes de la culture de régions, des plats typiques des régions connues ou moins connues.
Moi qui suis belge je découvre beaucoup de lieux, je prends des notes, j'aime tellement découvrir ces régions à travers un roman.
Karine Lambert te le permet sans te noyer dans des détails.
Évidemment, il faut aimer les descriptions, mais à mon sens aucune ne détonne dans le texte.
Tout reste fluide tout en étant précis et didactique.

J'ai aussi aimé la villa Augustine, 3 générations de femmes.
Alma, sa fille Élise et Marion, toutes les 3 sont déterminées à ce que cette demeure familiale reste dans leur famille quitte a y perdre de l'argent.
J'ai aimé la ressource de Marion, mais je ne t'en dis pas davantage sur ce point.

Apprendre en lisant : j'adore
Voyager de mon canapé : j'adore
Conclusion : j'ai adoré ma lecture.
Une lecture 4 étoiles

Qu'est-ce que j'ai appris sur ces femmes outre ce que je viens de te décrire ?
Florence Conrad, à l'origine du projet a décidé de les dénommer groupe Rochambeau en l'honneur de Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau.
Un officier français qui a brillé lors de la guerre d'indépendance des États-Unis.
Elles n'ont pas été intégrées immédiatement à la 2e DB, le général Leclerc refusait d'intégrer des femmes dans son corps d'armée.
Oui pour les 19 ambulances que Florence avait pu acheter aux États unis non aux femmes.
C'est leur acharnement, leur volonté, le sang froid démontré lors des exercices qui lui ont fait changer d'avis.
Lien : https://unesourisetdeslivres..
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