L'histoire de ce personnage sans nombril est étrange, c'est vrai, mais il faut bien réaliser qu'elle fonctionne à plusieurs niveaux. Premier niveau : l'histoire telle que racontée par le narrateur, au je, dans les dédales de son passé. Second niveau : la déconnexion du personnage d'avec son entourage, sa mère et ses semblables du fait qu'il n'a pas été lié à eux par un lien organique (il n'a pas de nombril, donc pas eu de cordon ombilical). Troisième niveau : la déconnexion des humains avec leur environnement. Moi, je trouve que c'est un roman brillant. Qui prend lentement son rythme, oui, mais je pense que c'est voulu par l'auteur : le livre est d'ailleurs divisé en trois sections rappelant la vitesse de plus en plus accélérée d'une pièce musicale : adagio, moderato, prestissimo. À la fin, on ne peut plus décrocher. La fin de l'histoire annonce une suite. C'est chose faite : elle a été publiée en avril 2014 (ça s'intitule
L'homme qui n'avait pas de nombril - alter ego) et c'est aussi bon, sinon meilleur que le premier.
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