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Critique de sylvieboop24


Cette histoire c'est celle de Gutxi, un ancien terroriste basque. Un homme qui a été incarcéré. Il a un lourd passé. Il est le fils de l'ancien chef de l'ETA militaire. Gutxi a combattu à ses côtes ; plus par respect et tradition que par conviction.

Puis il y a eu cette nouvelle vie au japon. Auprès de Tamae. Il devait avoir la bénédiction de son père. Il était donc reparti en Espagne pour un court séjour. C'était sans compter sur la police espagnole. le voilà arrêté et incarcéré. 20 années perdues. Et au terme de ces 20 ans, dans une boîte à chaussures, avec d'autres documents censurés par l'administration pénitentiaire, cette missive qui lui apprend que Tamae est décédée 3 ans après son incarcération. Adieu les rêves de retrouvailles et de bonheur. Puis il y a l'extradition vers Buenos Aires. Que lui importe désormais !

Condamné par les médecins, car il est atteint d'une maladie orpheline incurable, il décide de revenir au japon, ce pays où il a été heureux, pour y finir le peu de jours qu'il lui reste. Sereinement. Mais la sérénité ne sera pas pour tout de suite. Son passé le rattrape. Tamae était la fille d'un yakuza avec qui il était en affaires pour l'achat d'armes à destination de l'ETA.
Extrait page 31 : « Des images d'autrefois passèrent en trombe dans son esprit. Les yakuza, Tamae, Ikéda père, la cérémonie de remise de la coupe pour affirmer son appartenance au clan, lui, le seul « non japonais » ayant jamais été reçu ainsi ».

Il est « convoqué » par l'oyabun, Kishiro Ikéda, l'oncle de Tamae, qui dirige désormais le clan familial. Ce dernier lui apprend que Tamae a été tuée dans une voiture piégée lors d'une guerre des clans et qu'il a un fils, Shugo. Son fils, a volé les recettes de plusieurs tripots. Son attitude risque de déclencher une nouvelle guerre des clans. Afin de l'éviter, l'oyabun charge Gutxi de retrouver ce fils inconnu. S'il échoue c'est la mort qui l'attend. Pire que celle que la maladie lui réserve. Les yakuza n'ont pas un sens de l'humour développé.

Avec l'aide de Massa, un yakuza, puis celle de Koji, l'ancien garde du corps de Tamae, celle d'un ours, celle de Claudine, le médecin qui lui donnerait presque envie de combattre sa maladie, Gutxi, va chercher, creuser, et mettre à jour des vérités dérangeantes.
Extrait page 215 : « Une nouvelle forme d'esclavage poussé à son paroxysme, criminel comme il n'aurait jamais osé l'imaginer. Tout était si clair, si logique dans sa conception à partir du moment où il n'y avait aucun état d'âme, aucun scrupule. La négation de toute humanité. »

Ce livre nous entraîne dans un japon fascinant qui nous happe totalement, avec ses traditions et sa corruption. Car les yakuza sont partout. Jusqu'au sommet gangrené. Il nous parle aussi d'une ethnie minoritaire, les Aïnous*, une passerelle entre deux continents.
Le tout avec humanité et humour.

J'ai énormément apprécié ce roman et l'écriture de Jean-Michel. Je vous le conseille vivement.
Pour les lecteurs non avertis, un lexique des termes japonais utilisés dans le roman est à disposition en fin d'ouvrage.
Jean-Michel, un livre qui me conduit à faire des recherches à la fin de ma lecture est un livre qui a fait mouche !

Si comme moi vous êtes curieux, pour en savoir un peu plus sur les Aïnous, c'est par ici : https://www.journaldujapon.com/2019/04/08/ainou-le-peuple-autochtone-du-japon/


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