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Critique de jadeau


Si depuis soixante ans le monde agro-industriel s'est imposé aux paysans sans laisser vraiment le choix, c'est bien une volonté politique plus qu'économique, et la banque principale (sans la nommer) qui les soutient, ou leur maintient la tête juste hors de l'eau se garde bien de rester au-dessus de la même.
Les paysans en difficulté sont « utiles » au système pour mettre leur ferme « sur le marché » et doucement la broyeuse-coopérative-lobby se met en branle. Par exemple, sans l'avis des riverains, près de Poitiers, un céréalier de Normandie achète d'un coup 2000 Ha de terre, comme par hasard dans une région où le préfet promet la construction de dizaines de « méga-bassines ». Même la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural) est complice. C'est donc irrémédiable. L'agriculteur indépendant est vite remplacé par l'ouvrier agricole qui ne discutera pas la méthode ou les dosages de produits phytos. L'Etat est tranquille. de plus, et fréquemment en Bretagne, rien de mieux qu'un « syndicat-maison » pour tenir ses troupes. On y pratique le « paternalisme » en embauchant dans l'usine agro-alimentaire (très florissante en cette région rurale) tous les agriculteurs qui ont vu couler leur ferme. Et puis les dirigeants se méfient de la presse qui enquête et qui peut nuire en dénonçant les méthodes mafieuses. Par exemple, un préfet fait pression sur un délégué syndicaliste de l'opposition. Forte pression en effet : il va jusqu'à évoquer l'avenir de ses enfants. le système mafieux est permanent. Même le harcèlement et les sabotages sont monnaie courante. Enfin nous sommes obligés de constater que ce système est efficace, car il arrive à forcer les producteurs en « bio » à vendre leur lait comme « produit conventionnel » de moindre valeur.
Tant qu'elle a de l'énergie, la France du silence courbe l'échine, mais continue d'espérer. Malgré le fossé qui se creuse entre deux mondes agricoles. Et le livre d'enquête de Nicolas Legendre devrait être classé d'utilité publique.
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