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Critique de Acerola13


L'histoire brésilienne du XXème siècle en un peu moins de quatre-cent pages, et plus précisément celle de l'état du Minas Gerais, le coeur de l'industrie minière du Brésil : c'est le programme que nous propose Matthias Lehmann.

Il nous fait découvrir le quotidien de la famille Wallace, propriétaire d'une concession minière menacée par les ouvriers grévistes. Si l'histoire est surtout centrée sur les deux frères, Severino et Ramirez, chaque membre de la famille mérite un petit arrêt sur image : un père bien décidé à faire plier ses ouvriers, quitte à les bastonner, une mère désillusionnée attendant que son mari passe l'arme à gauche, une fille ainée dévote et plus conservatrice que l'ensemble de la fratrie, une autre fille qui s'amourache des journalistes communistes, et la dernière qu'un rien effraie.

Les années s'écoulent, et l'on voit ce joli petit monde balloté de droite à gauche par les évènements qui secouent le Brésil, entre militantisme et arrivée de la gauche au pouvoir, puis tractations politiques et alliances entre industriels et conservateurs qui mènent à la dictature militaire et à son lot d'horreur.

Le principal intérêt de cette bande dessinée est qu'elle montre les trajectoires de chacun des personnages et les mouvements sociaux qu'ils traduisent : jeune fille d'une famille pauvre devenant professeur à l'université, gérant bourgeois doublé par son associé, homme de main plutôt niais devenant un des tortionnaires les plus retors de la dictature, et j'en passe.

Le récit peut sembler un peu indigeste au premier abord, et manque de repères pour un lecteur qui ne serait pas familier de l'histoire brésilienne ; mais j'ai beaucoup aimé la manière qu'à l'auteur de passer d'un monde à l'autre : salons de Belo aux favelas sordides, rues surpeuplées à la jungle…pas forcément moins agitée !

Le style de dessin n'est pas celui que je préfère, mais mention spéciale tout de même aux nombreuses cases où le père embarque sous son bras ses deux fistons à la mine déconfite, ou aux nombreuses scènes de turluttes en tout genre qui parsèment le récit, pour ne pas ternir la sulfureuse réputation du géant sud-américain !
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