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Critique de Afleurdelivres


❤️💔Je referme ce sublime roman, ce déchirant hurlement d'amour à la sensibilité et la beauté inouïes, totalement bouleversée.
Ce livre est merveilleux. Merveilleux dans sa profondeur. Merveilleux dans l'amour inconditionnel qui en émane. Merveilleux dans sa force. Merveilleux dans sa poésie et son ardeur mais aussi sa pudeur.
Il a été écrit par David Lelait en 2006 suite à la mort de son compagnon d'une cruelle maladie pour dire « l'après toi, le sans toi, la béance à chaque secondes de mes jours ...l'amour de toi qui me cogne au dedans sans jamais plus te parvenir ».
De son écriture pulsionnelle il s'adresse à lui. Ses pensées,sa chair, ses sens sont polarisés sur lui.
Lui, dont l'absence devient « un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé ».
On le suit dans son « improbable voyage » pour accompagner dans sa Bretagne natale son désormais « Toi de poussière » confiné dans sa gangue d'albâtre blanc funéraire.
Il se souvient.
De leur rencontre, leur vie à deux, leur moments de joie et de fusion, l'annonce de la maladie, la peur, les soins à « l'usine-des-vies-fragiles » jusqu'à ses derniers mots qui ne le quitteront plus.
D'un soutien sans failles, il le sublime même dans sa décrépitude.
Attendant désespérément « l'habitude de l'absence », le deuil, ce « sorcier », lui semble impossible.
Le « nous » est obsessionnel, les mots destinés à le prolonger.
Le thème est tristement banal mais c'est son style flamboyant et sa densité qui confèrent au roman une singularité.
Un amour infini se dégage de chaque phrase vous jaillit en pleine face et vous saisit à même le corps.
Et puis la vie, la lumière reviennent par intermittence, marquées par l'abandon des anxiolytiques car «  la plaie doit maintenant respirer à l'air libre ».
Les dernières pages, bouleversantes, mêlent pulsion de vie et de mort jusqu'à l'acceptation de le laisser partir.
Et l'on se prend à espérer intensément que dans son éternité ces mots d'amour poignants et leur souffle soient parvenus à cet homme de poussière et que soient gravées à jamais dans l'immensité, parmi toutes les autres poussières agglomérées, les trois lettres de son prénom.
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