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Critique de Totophe17


Qu'est-ce qui m'a attiré dans cette lecture ?
D'abord une couverture particulière avec une image de communiante recevant une pilule à la place d'une hostie pour la communion. le tout avec de la broderie autour. Et le titre me rappelait celui d'un ouvrage des frères Lacroix (lax) : Des maux pour le dire.

Véra a eu une drôle d'enfance, hantée par les "fantômes ou les monstres" évoqués par sa mère Adela. Celle-ci croyait être ensorcelée, elle pensait qu'un démon se cachait dans la maison, dans la cave ou bien été caché chez les voisins. Adela va chercher des solutions auprès d'une magnétiseuse puis auprès d'es témoins de Jéhovah au grand dam de son mari qui est complètement dépassé.

Peu à peu Adela sombre dans une forme de folie qui la coupe de la réalité. Elle a de plus en plus de mal à travailler, à s'occuper de son foyer. Elle peut passer des journées au lit à cause de fortes migraines dont elle attribue l'origine à ce démon qui la ronge de l'intérieur. Véra doit assurer l'accompagnement de sa mère et la suppléer dans certaines tâches ménagères.

La vie d'Adela est perturbée mais aussi celle de son mari et de ses deux enfants. Elle bénéficie d'un suivi à l'hôpital psychiatrique, a un traitement qu'elle a beaucoup de mal à prendre de façon régulière.

Véra va accompagner sa famille en général et sa mère en particulier. Elle va essayer de la comprendre et l'aider à suivre son traitement. Elle l'aidera à sa sortie d'hôpital mais elle se sent seule dans cette mission, étant soutenue par son père et son frère.

Véra va chercher à comprendre d'où viennent les troubles de sa mère. Elle replongera dans l'histoire de sa mère et de sa famille. Adela a vécu son enfance dans un milieu violent où elle aura le seul amour de sa mère. elle subira la violence de son père qui est alcoolique et dilapide l'argent de la famille. C'est un homme violent qui ne tolère rien, aucun écart alors que sa conduite est loin d'être irréprochable.

Adela n'a jamais pu parler de ce qu'elle a subi. Mais peut-être a t'elle voulu oublié ces atrocités, les faisant disparaître de sa mémoire mais seulement en surface ? le monstre, le démon est peut-être ce père violent, capable de toutes les violences.

Bea Lema nous plonge dans le quotidien d'une famille qui vit sous la chape d'un secret de famille bien enfoui. Elle évoque les violences subies dans l'enfance pouvant traumatiser une vie d'adulte. elle évoque aussi le fait que la victime peut aussi reproduire ce qu'elle a vécu ou enduré et devenir auteur à son tour.

Bea Lema nous propose une magnifique histoire d'amour entre une fille et sa mère. Véra va tout faire pour sortir Adela de son enfer psychiatrique et lui permettre de retrouver une vie la plus normale possible. Vera va réussir à libérer la parole de sa mère pour faire "sortir le démon de sa tête".

Bea Lema propose un sujet très difficile mais elle l'aborde d'une manière poétique par le type de graphisme qu'elle a choisi de nous montrer. le dessin est très primitif par choix mais elle alterne des planches en page complète reprenant un peu les allégories relatives au diable que l'on pouvait voir au Moyen-Âge. Tout le passé douloureux d'Adela est traité en noir et blanc ce qui renforce le caractère lugubre et terrifiant de l'histoire.

C'est un roman graphique qui prend aux tripes, qui peut déranger et peut aussi interroger. Il repose la question de la place de la psychiatrie dans notre société et surtout celle des malades mentaux.

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